Emmanuel Macron a manifesté sa volonté d’accélérer la mise en place de la Force G5 Sahel. A ce titre, il réunit, mercredi 13 décembre à Paris, une vingtaine de délégations dans le but de rendre opérationnelle, d’ici juin 2018, une force de 5.000 hommes, à même de faire face aux groupes djihadistes qui ont pris le pas sur les forces des armées de la sous-région.
Outre le président français et les 5 présidents du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Niger, Mauritanie et Tchad), la rencontre est surtout marquée par la présence de la chancelière allemande, Angela Merkel, des Saoudiens, de l’Union africaine, de l’Union européenne et de bailleurs de fonds potentiels comme les Emirats arabes unis. Les Etats-Unis brillent par leur absence.
A travers cette réunion, les parties prenantes vont tenter de faire un premier bilan. Sur le plan pratique, il est maigre. De son quartier général à Sévaré, au Mali, la force régionale a mené une première opération à la frontière commune Mali-Niger-Burkina Faso.
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Dans le même temps, les groupes terroristes multiplient leurs attaques contre les troupes maliennes et nigériennes. Après l’attaque du 21 octobre dernier ayant fait 16 morts au Niger, dont 4 soldats américains, le président français avait estimé que la mise en place du G5 Sahel n’avançait «pas assez vite» et que «les terroristes» avaient «enregistré des victoires militaires et symboliques notamment au Niger».
Sauf que pour fonctionner, la force a besoin d'argent. En effet, selon les projections, 430 millions d’euros sont requis pour la rendre opérationnelle. Un chiffre loin d'être atteint. Outre une contribution des Etats-Unis de 60 millions de dollars, de l’Union européenne (50 millions d’euros), les Etats sahéliens s’attendent à la confirmation d’une enveloppe de 100 millions de dollars par l’Arabie saoudite. A ces montants, il faut ajouter les 50 millions promis par les 5 Etats du G5 Sahel et 8 millions de la part de la France, marraine de l’initiative. La France et l’Union européenne ayant déjà décaissé la moitie de leurs promesses de financement sous forme essentiellement de matériel.
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C’est dire qu’on est encore loin du compte. N’empêche, pour Paris, avec 250 millions d’euros, cette force peut être opérationnelle. Et face à la mollesse de certains acteurs du G5 Sahel, l’Elysée parle de «donnant-donnant». En clair, les soutiens iront aux pays de la région qui sont les plus engagés.
Mais pour les pays sahéliens, le problème ne se résume pas à avoir une force régionale opérationnelle. Il faut aussi trouver des financements à même de pérenniser l’opération, car l’engagement contre le terrorisme s’inscrit dans la durée.
Face à cette situation, une autre réunion du G5 Sahel en présence de potentiels bailleurs de fonds est programmée en février 2018 à Bruxelles.
L’opérationnalisation de cette force permettra aux troupes françaises de la force Barkhane, forte de 4.000 hommes, d’entamer leur désengagement.