L'UFP mauritanienne condamne le massacre des Peuls au Mali

Mohamed Ould Maouloud, président de l'Union des forces du progrès (UFP)

Mohamed Ould Maouloud, président de l'Union des forces du progrès (UFP). DR

Le 01/07/2018 à 12h48, mis à jour le 01/07/2018 à 13h15

L'Union des forces du progrès (UFP), parti de l'opposition mauritanienne issu de la gauche historique, condamne les massacres perpétrés contre des communautés peules dans le centre du Mali, à travers une déclaration rendue publique samedi 30 juin.

Les massacres touchant la communauté peule dans le centre du Mali continuent à susciter l’indignation de l’opposition mauritanienne, attitude en décalage avec le silence officiel.

Ainsi, l’Union des forces du progrès (UFP), un parti de la gauche historique, condamne-t-elle avec force les derniers événements enregistrés dans ce pays qui partage près de 2.000 kilomètres de frontières avec la Mauritanie.

Par ailleurs, les deux pays sont membres du G5 Sahel, aux côtés du Burkina Faso, du Niger et du Tchad, qui tentent de mettre en place une brigade antiterroriste sous l’impulsion de la France.

Les amis du président Mohamed ould Maouloud expliquent avoir adopté cette déclaration après la publication dans la presse sur les réseaux sociaux «d’images d’une extrême cruauté» renvoyant «à une violence de type génocidaire dont sont victimes des Peuls au Mali, de la part de foules chauffées à blanc par des groupes extrémistes identitaires.

Cette barbarie, contraire aux traditions des peuples de la sous-région, et particulièrement à celles du peuple malien frère, révolte la conscience et provoque une énorme vague d’indignation dans ce pays» et ailleurs. La déclaration rappelle «l’attachement du peuple mauritanien à ses traditions de paix, de concorde, de fraternité» et dénonce des pratiques de violence contraires à l’histoire commune des peuples de Mauritanie et du Mali.

Cette violence inouïe témoigne d’une crise multidimensionnelle que vit tout le Sahel, «avec l’insécurité grandissante qui en résulte, ainsi que les tentatives de certains groupes extrémistes de provoquer une guerre civile intercommunautaire de type Rwanda, en poussant à un jeu de massacres et d’extermination des uns par les autres, dans une surenchère totalement aveugle et chaotique».

Pour faire à cette situation, l’UFP propose l’organisation au plus vite «d’une conférence des forces vives du Sahel, pour réfléchir sur les voies possibles de sortir des crises intercommunautaires dans le cadre du respect des droits démocratiques, des droits humains et de la souveraineté de nos états respectifs, liés par l’histoire et la communauté de destin».

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 01/07/2018 à 12h48, mis à jour le 01/07/2018 à 13h15