Mauritanie: plus de 3000 nouveaux réfugiés maliens à «M’Bèra»

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Le 24/11/2016 à 16h28, mis à jour le 24/11/2016 à 19h08

Le flux des réfugiés maliens vers le camp de M’Bèra en Mauritanie ne faiblit pas. Le problème est que ce camp, qui compte actuellement 42.000 réfugiés, manque de ressources.

Malgré la signature de l’Accord de paix entre le gouvernement malien et les groupes rebelles du nord du pays, regroupés au sein de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), le flux des réfugiés maliens sur le territoire mauritanien ne faiblit pas. Alors que les autorités maliennes et les Nations unies songent au retour de ces réfugiés dans leur pays, on note une recrudescence des arrivées au niveau du camp de réfugiés de M’Bèra, situé près de la localité de Bassikounou, à l’est de la Mauritanie, non loin de la frontière avec le Mali.

C’est ce que vient de révéler François Renaud, représentant à Nouakchott du Haut Commissariat des Nations unies aux réfugiés (UNHCR), ce jeudi, au cours d’une conférence de presse.

Selon le responsable onusien, ces réfugiés viennent essentiellement des régions de Tombouctou, Taoudeny et parfois du centre du Mali. Il impute cet afflux de réfugiés «à l’instabilité, l’insécurité et à la recrudescence des actes terroristes dans le septentrion et le centre du Mali», théâtres de plusieurs attentats terroristes au cours de ces derniers mois.

Une situation d’insécurité qui renvoie l’image d’un processus de paix en panne, en dépit de multiples efforts déployés par les protagonistes et les partenaires.

Une situation d’insécurité devenue criante depuis le déclenchement en avril 2016 du processus de retour volontaire des réfugiés maliens vivant en Mauritanie dans leur pays. Une opération vis-à-vis de laquelle les réfugiés ont montré très peu d’enthousiasme dans le camp de M’Bèra.

Et le problème aujourd’hui est que ces arrivées de nouveaux réfugiés interviennent dans «un contexte particulier marqué par un assèchement des ressources financières des agences onusiennes», déplore Jean-Noël Gentil, directeur pays du Programme alimentaire mondial (PAM).

Face à ce nouveau flux, l’agence onusienne estime «ses besoins d’urgence pour les 6 prochains mois à 17 millions de dollars et à 31 millions de dollars pour toute l’année 2017. Ces ressources permettront la prise en charge des besoins de plus de 42.000 réfugiés maliens dans le camp de M’Bèra, des populations aux alentours du camp et des Mauritaniens en situation alimentaire critique dans d’autres régions».

Enfin, rappelons que la Mauritanie et le Mali partagent une frontière commune de plus de 2000 kilomètres. Et depuis 2012, le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies (UNHCR), le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) travaillent en étroite collaboration avec la Mauritanie, le Japon et des organisations non gouvernementales (ONG) pour porter assistance à plus de 42.000 réfugiés maliens, ainsi qu’à 20.000 Mauritaniens vulnérables qui vivent aux alentours du camp de M’Bera.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 24/11/2016 à 16h28, mis à jour le 24/11/2016 à 19h08