Le directeur général de PetroSen a livré une communication dans le cadre d’une journée nationale de concertation sur la gestion des recettes attendues des nouvelles ressources gazières et pétrolières au Sénégal. Placée sous la présidence du chef de l’Etat, Macky Sall, cette rencontre a réuni les autorités et tous les segments de la société sénégalaise, à l’exception de l’opposition.
Par ailleurs, l’exploitation de ces nouvelles ressources « va nécessiter des dépenses à hauteur de 60 milliards de dollars, soit 33.000 milliards de francs CFA ». Dans la même présentation, le DG de la PetroSen, une société publique de patrimoine, a expliqué que «la part du Sénégal représente 52 à 66% des profits. Les revenus de l’Etat se chiffrent à plus de 30 milliards de dollars (soit 16.000 milliards de franc CFA)». Depuis 2014, une série de découvertes de gaz de classe mondiale ont été réalisées dans l’offshore sénégalais, au Nord de la péninsule de Dakar.
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Ces nouvelles ressources concernent notamment Grand Tortue, 20 Tcf (560 milliards de mètres cubes), Teranga 5Tcf (140 milliards de mètres cubes) et Yakaar (420 milliards de mètres cubes). Le développement et l’exploitation de ces ressources va commencer avec Grand Tortue/Ahmeyim (GTA), à cheval sur la frontière maritime avec la Mauritanie, dont les ressources ont fait l’objet d’un accord de partage 50/50 entre les deux (2) pays, en vertu d’une convention signée à Nouakchott le 9 février dernier.
Ainsi« Les 2 sociétés nationales du Sénégal et de Mauritanie, ainsi que BP et KOSMOS, ont commencé les études pour le développement de Grand Tortue, qui nécessite un investissement de 16,289 milliards de dollars, dont 10% pour la participation de PetroSen, soit 1,629 milliard de dollars». Dans le domaine du pétrole, et depuis 2014, des découvertes ont été faites dans le Sangomar profond, avec "SNE-1, entièrement évalué avec des réserves allant de 346 à 998 millions de barils. Le développement du champ SNE-1 nécessite un investissement de 5,83 milliards de dollars. Pour la mise en œuvre de toutes ces phases, la participation de PetroSen est de 18%".
Bien avant l’extraction du moindre mètre cube de gaz et du premier baril de pétrole, ces renouvelles ressources ont alimenté une vive polémique dans le pays. Réel souci de transparence? Ou recherche effrénée d’un fonds de commerce politique? L’objectif de la journée de concertation sur le gaz et le pétrole est de placer le pays sur les rails «d’une gestion sereine, inclusive et durable» de ces nouvelles ressources en vue «d’en maîtriser les enjeux sécuritaires, géostratégiques et économiques», selon les autorités.
Il s’agit d’en faire une bénédiction à la place de la malédiction qui s’est abattue sur de nombreux pays, chasser les fantasmes et l’angoisse, pour que le pétrole et le gaz servent à diversifier et transformer l’économie, bien loin du schéma de la rente de situation.