Le FMI annonce une croissance de 4,1% en 2016

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Le 13/05/2016 à 10h32

La Mauritanie devrait renouer avec une croissance relativement plus vigoureuse en 2016. C’est ce que laisse entrevoir les prévisions du Fonds monétaire international (FMI). Toutefois, le niveau d'endettement est à surveiller.

Le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) de la Mauritanie devrait rebondir à 4,1% en 2016, après une décélération à 2% en 2015, selon une annonce faite par le Fonds Monétaire International (FMI).Cette déclaration est publiée après l’achèvement par le Conseil d’administration du FMI des consultations avec les autorités mauritaniennes au titre de l’article IV de ses statuts, conclues le 25 avril dernier.Le rebond de la croissance en Mauritanie, annoncé par le FMI, est attendu grâce à la mise en exploitation d’un projet d’enrichissement du minerai de fer par la Société nationale industrielle et minière (SNIM). Inauguré en novembre 2015. Celui-ci devrait procurer une production annuelle supplémentaire de 4 millions de tonnes de minerai de fer.Cependant, «les perspectives sont sujettes à des risques principalement, notamment la baisse des cours, et l’économie reste vulnérable aux chocs extérieurs. L’économie mauritanienne est aussi vulnérable à des prix du pétrole plus élevés que prévu et/ou à des prix plus bas pour le minerai de fer, à une détérioration de la sécurité régionale et à certains risques d’implémentations de politique intérieure», estime le FMI.Exportatrice de fer et d’or, la Mauritanie souffre fortement de la baisse des prix des matières premières à l’instar de nombreux pays africains et arabes.Face à une tendance durable de détérioration des termes de l’échange, les autorités de Nouakchott «ont commencé à ajuster les politiques budgétaire et de changes en cherchant à accroître les recettes, à maîtriser les dépenses et en laissant la monnaie se déprécier en valeur nominale».Le ralentissement de la croissance économique en 2015 s’est accompagné d’une baisse de l’inflation à 0,5%.Au sujet de la dette extérieure, le FMI indique que celle-ci a atteint 93% du PIB fin 2015, du fait des emprunts destinés au financement des projets d’investissements prioritaires (ce chiffre inclut une dette passive bilatérale estimée à 20% du PIB en 2015). Le niveau d’endettement reste élevé et donc à surveiller.Le ratio du service de la dette par rapport aux revenus est demeuré à 10,3% du fait d’une dette publique contractée à des conditions essentiellement concessionnelles.Enfin, malgré la chute des recettes en devises à cause de la décrue des cours du baril de pétrole et des mines, les réserves en devises couvrent 7,7 mois d’importations.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 13/05/2016 à 10h32