Mauritanie: Aziz baisse le tarif du visa pour relancer le tourisme

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Le 28/11/2016 à 18h26, mis à jour le 06/02/2017 à 13h33

120 euros, c'est ce qu'un étranger devait débourser pour pénétrer le territoire mauritanien, à des fins touristiques ou pour y faire des affaires. Aujourd'hui, le prix du visa passe à 40 euros, histoire de contrebalancer les recommandations des corps diplomatiques d'éviter la Mauritanie.

Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a annoncé la baisse des taxes sur les visas pour favoriser la reprise du tourisme, toujours compromise par les recommandations faites aux voyageurs, notamment français, d'éviter les zones concernées, ont rapporté lundi les médias officiels. "Pour 2017, nous avons décidé de baisser les taxes du visa touristique de 70 à 80% pour encourager les touristes" à visiter la région d'Atar (nord), principale destination de charters jusqu'en 2011, a déclaré dimanche soir le président Ould Abdel Aziz. 

"La sécurité règne dans le pays", a-t-il assuré. L'essentiel des touristes qui viennent en Mauritanie sont français ou prennent des circuits touristiques français. Les zones touristiques, essentiellement dans le nord et le sud-est du pays, frontalier du Mali, ont été classées "zones rouges" par Paris, qui recommande à ses ressortissants de les éviter.  "Le tourisme mauritanien a culminé dans le milieu des années 2000, avec près de 15.000 touristes, et a cessé rapidement après le meurtre de quatre touristes français en 2007 par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi)", selon un document du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). Depuis, l'activité "n'a pu se redresser, les "conseils aux voyageurs" internationaux en cours inhibant toute croissance et tout investissement significatif", explique ce texte publié en juillet. 

Peu auparavant, le 28 octobre, l'ambassade des Etats-Unis avait fait état d'"informations selon lesquelles des groupes terroristes préparent des attaques contre des lieux où se rassemblent des Américains à Nouakchott". Lors d'une visite en avril 2015, le ministre français des Finances, Michel Sapin, avait loué" la manière dont la Mauritanie traite, avec efficacité et détermination, ses problèmes de sécurité", rappelant toutefois que l'éventuel retrait du pays des "zones rouges" relevait du ministère des Affaires étrangères.  La Mauritanie, qui a subi beaucoup d'attaques jihadistes dans les années 2000, notamment des attentats et des enlèvements meurtriers, a ensuite combattu les jihadistes avec succès sur son sol, mais aussi par des opérations "préventives" sur le territoire de son voisin malien en 2010 et 2011, selon des spécialistes.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 28/11/2016 à 18h26, mis à jour le 06/02/2017 à 13h33