La Mauritanie cherche à améliorer la race de ses camelins

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Le 08/12/2016 à 13h44, mis à jour le 08/12/2016 à 15h22

Nouakchott s’est dotée d'un centre d'amélioration de la race des camelins. La structure qui a coûté 2,8 millions de dollars vise à développer l’élevage des dromadaires, composante essentielle du secteur pastoral et du patrimoine du pays.

Avec un cheptel d’environ 20 millions de têtes, représentant 12% du PIB du pays, l’élevage occupe une place centrale dans l’économie mauritanienne.

Toutefois, son apport demeure encore faible. Pour preuve, ce cheptel ne couvre que 30% des besoins en lait du pays. Conscient de la faiblesse de la valeur ajoutée du secteur, comparativement à son potentiel, le gouvernement mauritanien s’est engagé dans le développement du cheptel camelin avec la mise en place d’un centre d’amélioration de la race.

Ce nouveau centre inauguré ce mercredi 8 décembre 2016 vise à donner plus de valeur ajoutée à la race des dromadaires qui font l'objet d'un élevage extensif dans le pays, avec un cheptel d’environ 1,5 million de têtes. Il s'agit de diversifier la production en lait et viande et de créer de nouvelles opportunités d'emplois notamment au profit des femmes. Le but est aussi d'améliorer les capacités reproductives de la race cameline mauritanienne grâce à la génétique et à l'insémination artificielle. 

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Justifiant la démarche gouvernementale, Mme Vatma Vall Mint Soueinae, ministre de l'Elevage explique "qu'au cours des dernières années, des études ont permis de découvrir des spécificités physiologiques uniques de la race cameline".

Par ailleurs, sur un plan plus général dans le domaine de l'élevage, le centre de Riad "va renforcer les efforts du gouvernement visant à enrichir et à faire progresser le secteur, grâce au développement de six fermes pilotes visant à améliorer la race bovine, alors qu'une 7e ferme est en cours de réalisation".

La réalisation de ce centre pour 1 milliard d'ouguiyas, soit environ 2,8 millions de dollars, est le fruit d'un partenariat entre le gouvernement mauritanien et le Fonds mondial pour l'agriculture (FAO).

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L'élevage de la race des camelins représente une ressource de grande portée économique, sociale et culturelle en Mauritanie, un pays à 80% désertique et dont l'image est associé au dromadaire.

Posséder des chameaux est un signe extérieur de richesse et de prospérité qui confère un énorme prestige. En effet, l'animal est fortement prisé pour sa peau, sa viande, son lait et les multiples services qu'il rend au sein des caravanes lorsqu'il s'agit de traverser de vastes étendues désertiques et ce depuis des temps immémoriaux.

Ainsi, dans la société maure, pour évoquer une femme particulièrement séduisante et attirante, les traditionalistes recourent à l'expression "belle comme un chameau". Ce qui donne toute la mesure de l'importance culturelle de l'animal.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 08/12/2016 à 13h44, mis à jour le 08/12/2016 à 15h22