Mauritanie: sévère désillusion du pétrole

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Le 22/12/2016 à 14h59, mis à jour le 22/12/2016 à 15h16

En 2006, la Mauritanie démarre sa production pétrolière autour de 70.000 barils/jour. Mais désormais, la production s'est réduite comme une peau de chagrin et ne totalise plus de 6% de ce volume initial. Le réveil est bien difficile pour ce pays qui rêvait de devenir 6e producteur africain.

Entamée en février 2006 avec 70.000 barils/jour, la production pétrolière en Mauritanie s’incruste de plus en plus dans la rubrique des promesses non tenues et renvoie le reflet d’un décollage raté. Les études techniques initiales auraient été mal conduites, selon l’avis concordant des spécialistes.

Illustration de cette réalité, avec le dernier rapport périodique portant sur le mois de septembre, lequel rapport est produit par le ministère en charges des Mines. Celui-ci annonce une production mensuelle de 144.389 barils tirés du champ offshore «Chinguetti» située à 65 kilomètres au large de Nouakchott. Cette production mensuelle aurait pu être réalisée en deux jours seulement, si le rythme de 2007 était maintenu.

Mais au lieu des 70.000 b/j, "la production au cours du mois de septembre a enregistré une fluctuation autour d’une moyenne de 4813 b /j seulement, avec une stabilité de production tout au long du mois marquée par une baisse visible au 17e jour. La production journalière moyenne de septembre a connu une diminution par rapport à août pour se situer à 4813/barils/jour contre 4941/barils/jour au mois d’août», relève le rapport.

Kosmos Energy confirme d'importantes découvertes de gaz au large de la Mauritanie et du Sénégal

En réalité, le champ offshore «Chinguetti» est le seul actuellement exploité en Mauritanie, ce qui réduit sensiblement les gains. Ainsi, les revenus de l’Etat tirés du pétrole pour le mois de septembre se situent à un peu plus de 4 millions de dollars. Le solde du Fonds national de revenus des hydrocarbures (FNRH) à la date du 30 septembre 2016 est de 46,824 millions de dollars us. Créé en 2006, dans la foulée de la candidature de la Mauritanie à l’Initiative de transparence des Industries extractives (ITIE), le FNRH est logé dans un compte ouvert à la Banque de France. «Il reçoit les revenus issus directement ou indirectement des activités du secteur en amont des hydrocarbures, en particulier dans le domaine de l’exploration, du développement et de l’exploitation».

Quoi qu'il en soit, le réveil a été bien difficile, fait de désillusion et de déception. La Mauritanie annoncée comme le 6e plus gros producteur africain et qui avait procédé à l'augmentation des salaires s'est retrouvée avec de très maigres revenus. A titre de comparaison, la production mensuelle ne représente même pas une demi-journée d'extraction au Nigeria. Aujourd'hui, toute l'attention du pays est tournée vers la découverte de gaz à la frontière sénégalo-mauritanienne, par la même société Kosmos. Les promesses sont très importantes et British petroleum vient de s'engager pour un investissement colossal d'un milliard de dollars. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 22/12/2016 à 14h59, mis à jour le 22/12/2016 à 15h16