Mauritanie: forte hausse de la taxe douanière sur les camions en provenance du Maroc

DR

Le 08/01/2017 à 12h29, mis à jour le 14/03/2017 à 16h51

Les taxes frappant les camions marocains transportant de marchandises vers la Mauritanie, ou en transit vers l'Afrique de l'Ouest, ont enregistré une forte hausse au cours de ces dernières jours, selon des camionneurs marocains. Outre la taxe douanière, ceux-ci s'acquittent de diverses autres taxes.

Les taxes frappant les camions entrant sur le territoire mauritanien à titre de destination finale ou de transit, en provenance du Maroc, ont enregistré une forte hausse au cours de ces derniers jours, peu avant la crise récente qui a émaillé les relations entre les deux pays voisins.

«Mourad», nom d’emprunt d’un agent commercial marocain, convoyeur, rencontré au marché de la SOCIM, lieu où les camions marocains écoulent leurs marchandises à Nouakchott, affirme que la «taxe est passée de 440.000 ouguiyas (environ 1130 euros) à 637.000 (environ 1635 euros) ouguiyas par camion gros porteur», soit une hausse en valeur absolue de 197.000 ouguiyas d’un coup. 

Mauritanie: la réduction de la taxe sur le visa désormais effective

Toutefois, selon des informations recueillies auprès d'une source des services de la douane, les camions à long châssis entrant sur le territoire mauritanien, et dont la destination finale n'est pas la ville de Nouadhibou, payent une taxe douanière de 106.000 ouguiyas (environ 272 euros). Pour ceux ayant un châssis court ,elle est de 76.000 ouguiyas (environ 195 euros). Les véhicules en transit, suivant le tonnage, payent respectivement 246.000 ouguiyas et 148.000 ouguiyas.

On note ainsi une différence énorme entre cette dernière source et les affirmations des camionneurs marocains. Seulement, tous les acteurs de transport de marchanbdises contactés confirment la hausse récente des autres taxes.

Toutefois, cette différence peut s'expliquer par le fait qu'en plus de la taxe douanière, les camionneurs payent d’autres frais et taxes à l'Autorité de régulation et aux organisations en charge des transports terrestres, qui sont perçus en même temps que celle-ci à l’entrée du territoire mauritanien et versés au Trésor du pays. Peit-être que ce sont ces derniers qui sont derrière cette forte hausse.

Maroc-Mauritanie: rien ne sera plus comme avant

En plus, Mourad précise que chaque camionneur «s’acquitter également d’un montant de 36.000 ouguiyas pour un visa d’une validité d’un mois et pour une seule entrée».

Une source bien informée justifie la hausse des taxes par «la nécessité d'assurer la maintenance de la route empruntée par ces camions lourdement chargés, un entretien dans l’intérêt du trafic des personnes et des marchandises».

Au-delà de Nouakchott, le territoire mauritanien est le passage obligé pour les gros porteurs transportant des marchandises marocaines destinées au marché de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Un trafic intense de camions marocains approvisionnant la Mauritanie ou encore, en transit pour le Sénégal et le Mali, arrive par le poste frontalier PK 55 au Nord de Nouadhibou, matérialisant la frontière avec le royaume. Les véhicules gros porteurs marocains fournissent le marché mauritanien en fruits et légumes: mandarines, tomates, choux, carottes, pastèques, oignons, pommes de terre... Un camion fait en moyenne 2 à 3 voyages par mois.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 08/01/2017 à 12h29, mis à jour le 14/03/2017 à 16h51