Mauritel, filiale de Maroc Telecom, effectue actuellement des démarches auprès de la Banque centrale de Mauritanie (BCM), en vue du renouvellement de l’autorisation à offrir au public son service «Mobi Cash» arrivé à expiration depuis quelques mois.
Les responsables de l’institution nationale de régulation financière affichent de bonnes dispositions dans la perspective de donner entière satisfaction à la requête de la filiale marocaine de téléphonie qui compte le plus important nombre d’abonnés et le réseau de couverture le plus étendu du pays.
Une attitude motivée par un constat du développement fulgurant que connaissent les services du transfert d’argent par le téléphone mobile dans les pays voisins et en Afrique de manière générale et qui peuvent influencer de façon significative sur le niveau d’inclusion financière grâce à une large gamme de services et contribuer à la bancarisation des mauritaniens, encore très faible, car estimée à environ 9%.
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Le «Mobi Cash» est un service qui permet aux abonnés de Mauritel «d’effectuer des transactions financière via le téléphone mobile. A chaque numéro de téléphone peut être associé un compte Mobi Cash à travers lequel les clients de ce service effectuent les opérations suivantes : dépôt/retrait d’argent, paiement de factures, transfert d’argent, paiement marchand, gestion de comptes, etc.».
Ce service avait été lancé pour la première fois en 2013 grâce à une licence provisoire de la BCM. C’est celle-ci qui est en voie de renouvellement.
Dans une note accompagnant la requête pour le prolongement du bail, Mauritel plaide brillamment en faveur du service Mobi Cash "innovateur et nouveau en Mauritanie. D’abord sur le plan réglementaire : il s’agit d’un cas d’école qui anticipe sur la réglementation du paiement mobile, à travers l’activité de Mobi Cash, la BCM se donne une vision précise sur la réaction du marché mauritanien vis-à-vis de ce type de service et les contraintes réglementaires qui lui sont liées».
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A celà, il faut ajouter les retombées pour les clients qui bénéficient d’un "service qui a révolutionné l’image du téléphone mobile aux yeux des usagers, qui partant d’un simple outil pour appeler un correspondant, acquiert désormais le statut «d’un porte monnaie électronique, complet et sécurisé et devient un moyen sérieux de paiement".
Mohamed Saleck, gérant de l’une de ses unités, ne tarit pas d’éloges sur un nouveau procédé «qui permet désormais d’envoyer de l’argent vers les coins les plus isolés de la République, à la seule condition d’avoir le réseau de téléphone mobile».
En outre, avec l’avènement de cette nouvelle activité, plusieurs agences (en fait des boutiques) formelles et informelles de transferts de fonds ont vu le jour (Gaza Télécom, Imara Télecom, Tadamoune Télécom, etc.) permettant la création de nombreux emplois.
Autant d’effets positifs qui justifient le renouvellement de la licence du service «Mobi Cash» de Mauritel.
C’est partant du constat «de la haute importance économique et sociale de cette activité que la BCM a initié une nouvelle législation, transmise au gouvernement et qui sera prochainement présentée devant le parlement pour approbation», a révèlé un haut responsable de la BCM. En attendant, la banque semble très favorable et même enthousiaste pour le renouvellement de l’expérience du service «Mobi Cash».
Enfin, rappelons que pour ce service, Mauritel s'est associée à l’entreprise privée «SERTICS» que dirige Fatimetou Mint Mohamed Saleck, ex-secrétaire d’état aux nouvelles technologies.