Le Rassemblement des forces démocratiques (RFD), l'un des principaux partis de l'opposition, dénonce «la gabegie, la corruption et le bradage des entreprises publiques» en Mauritanie, dans une déclaration publiée jeudi soir.
Il déplore «un processus de destruction de l’économie nationale, consistant à liquider des sociétés publiques après qu'elles ont servi à enrichir illégalement des proches du chef de l’Etat, comme la Société mauritanienne d’import/export (SONIMEX) et l’Entreprise nationale pour l’entretien routier (ENER)».
Le document du RFD d'Ahmed Ould Daddah se réfère à des sources «évoquant l’intention du régime de faire subir le même sort à la Société nationale industrielle et minière (SNIM) et à l’Imprimerie nationale (IN).
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Une campagne de liquidation dont l’objectif est d’éliminer les preuves de gabegie ambiante afin d’échapper aux futures poursuites judiciaires qui n’épargneront nullement ce régime», ajoute le document. Face à cette situation, «le RFD rejette d’une manière ferme et absolue les desseins d’un régime visant à détruire l’économie nationale».
Ce parti «condamne une politique de sabotage délibéré des intérêts publics et une campagne de liquidation des entités propriétés de l’Etat, au mépris des droits des travailleurs. Il attire l’attention des partenaires au développement sur ces actions néfastes pour l’équilibre et le crédit de l’économie nationale».
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Parmi les entreprises citées par le document du RFD, évoquant des sources anonymes, figure la SNIM. Une société dont le capital est détenu à hauteur de 74% par l’Etat, qui est le deuxième pourvoyeur d'agents après l’Etat, et dont les recettes d’exportation tirées du minerai de fer contribuent pour plus d’un tiers aux ressources budgétaires de la Mauritanie.
Par ailleurs, le document écrit par les amis d’Ahmed Ould Daddah, opposant historique et plusieurs fois candidat malheureux à une élection présidentielle, tire à boulets rouges sur «un régime de nature profondément autocratique, qui s’attèle à effacer les symboles de l’Etat, approfondit la crise politique et œuvre à créer des tensions entre les différentes composantes nationales».