Mauritanie: le Koweït refuse d'annuler une dette passive de près d'un demi-siècle

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Le 28/04/2019 à 13h31, mis à jour le 28/04/2019 à 13h32

L’émirat du Koweït n’a pas annulé une vieille dette de la Mauritanie datant du début des années 1970, ont rapporté des médias mauritaniens. Des informations avaient circulé sur son supposé effacement, mais le Koweït veut plutôt la reconvertir en investissement.

«Le mémorandum d’entente signé à l’issue d’une visite officielle de trois jours à Koweït City, du président Mohamed ould Abdel Aziz cette semaine, ne prévoit pas un effacement des dettes de la Mauritanie vis-à-vis de l’émirat. Les informations diffusées à ce sujet sont erronées», lit-on sur le site d’informations en ligne «Al Akhbar» citant un communiqué du ministère koweitien des Finances, repris par l’agence de presse KUNA, un organe officiel.

Plus explicite et démentissant par la même occasion les informations relatives au mémorandum signé mardi dernier, le communiqué koweitien explique que ce mémorandum «ouvre la possibilité d’un recouvrement de la dette de la Mauritanie vis-à-vis du Koweït, avec la possibilité de réinvestir les intérêts dans différentes activités: prospection pétrolière, minière et gazière, avec une évaluation suivant la faisabilité des projets, l’intérêt économique des différentes actions et les circonstances. Le mémorandum signé entre les Etats trace un cadre général de coopération, et n’est pas contraignant dans les cas d’absence d’opportunités ou de rentabilité de l’investissement».

Signalons qu’en annonçant la nouvelle de la signature du mémorandum d’entente entre Nouakchott et Koweït City, la presse gouvernementale a soigneusement évité d'évoquer la substance de ce document.

La dette de la Mauritanie vis-à-vis du Koweït résulte d’un dépôt d’un fonds de 50 millions de dollars auprès de la Banque Centrale de Mauritanie (BCM) en 1973, au moment de la création de la monnaie nationale, l’ouguiya.

Aucune source officielle ne fournit de précisions chiffrées sur cette dette, mais celle-ci atteindrait actuellement le milliard de dollars, du fait des intérêts cumulés sur une cinquantaine d’années.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 28/04/2019 à 13h31, mis à jour le 28/04/2019 à 13h32