Mauritanie: les enjeux de la visite de ould Abdel Aziz au Koweït

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Le 23/04/2019 à 11h55, mis à jour le 23/04/2019 à 11h56

Le président mauritanien, Mohamed ould Abdel Aziz, a entamé une visite officielle de trois jours au Koweït, à la tête d'une délégation comprenant les ministres des Affaires étrangères, de l'Economie et des Finances.

Le chef de l’Etat mauritanien, Mohamed ould Abdel Aziz, a entamé une visite officielle de trois jours au Koweït, hier, lundi 22 avril. Il est parti de Nouakchott au cours de la nuit de dimanche au lundi en compagnie d’une importante délégation gouvernementale, dont la composition donne une petite idée de l’importance de ce voyage, notent les analystes de la vie politique mauritanienne. 

Parmi les responsables gouvernementaux accompagnant le président Mohamed ould Abdel Aziz, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Ismaël ould Cheikh Ahmed, le ministre de l’Economie et des finances, Moctar ould Diaye et le ministre de l’Environnement et du développement durable, Amedy Camara.

La première journée de cette visite a été marquée par la signature de quatre conventions de coopération dans les domaines de l’environnement, de la communication et de la culture. 

La Mauritanie et le Koweït sont liés par des partenariats divers et variés depuis le début des années soixante-dix.

Grâce à la montée en flèche des revenus pétroliers, le fonds souverain koweitien a financé de nombreux projets en Mauritanie (mines, pêche, routes…) durant cette décennie.

Après un grave contentieux qui a duré quelques années, né de l’épisode de la guerre du Golfe (1991), à l’occasion de laquelle le régime de Maaouya ould Sid’Ahmed Tayeh eut une position diplomatiquement calamiteuse, qui a consisté à soutenir l’annexion de l’émirat par l’Irak alors dirigé par Saddam Hussein, la page a fini par être tournée.

Les conventions les plus récentes liant Nouakchott au fonds souverain koweitien portent sur une enveloppe de 34 millions de dollars US - relative à un prêt pour le financement d’un réseau de moyenne tension dans les régions situées au Sud-Est de la Mauritanie. Cette convention a été signée en 2018.

Il y a également une convention de financement des opérations de la Caisse de dépôts et de développement (CDD) d’un montant de 6 milliards d'ouguiyas, paraphé en 2015.

Par ailleurs, il y a lieu de noter que la Mauritanie est débitrice vis-à-vis du Koweït d’une dette passive qui tournerait actuellement autour d'un milliard de dollars US.

A l’origine de celle dette, le dépôt auprès de la Banque centrale de Mauritanie (BCM), d’un fonds de 50 millions de dollars, suite à un cumul des intérêts sur une période de près de 46 ans.

Nouakchott aimerait-elle négocier l’annulation de celle-ci? Il s'agit là d'un cas de figure difficile à envisager, car selon les lois de l’émirat, seul le parlement koweïtien est habilité à consentir des remises de dettes.

Et de fait, cette institution serait peu encline à accorder une telle faveur, pour ne pas ouvrir la boîte de Pandore, dans laquelle s'engouffreraient immédiatement de nombreux «mauvais payeurs».

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 23/04/2019 à 11h55, mis à jour le 23/04/2019 à 11h56