Mauritanie-France: Mohamed Ould Abdel Aziz à Paris mardi

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Le 11/04/2017 à 11h42, mis à jour le 11/04/2017 à 12h37

Le président mauritanien se rend à France mardi pour une visite de travail de plusieurs jours, à quelques semaines de la fin du magistère Hollande, non candidat à sa propre succession.Un voyage qui pourrait également permettre un contrôle médical de routine.

A quelques semaine de la fin du mandat de François Hollande, les chefs d'Etat africains se bouscule au palais de l'Elysée. Alpha Condé, président guinéen et président en exercice de l'Union africaine, y est en visite d'Etat depuis hier lundi 10 avril. Le Burkinabè Roch Marc Christian Kaboré s'y rend le vendredi et Mohamed Ould Abbel Aziz de la Mauritanie s'y trouve actuellement.

En effet, ce dernier entame une visite de travail de plusieurs jours en France ce mardi.

Ce déplacement est le premier du chef de l’Etat mauritanien à Paris depuis prés de 2 ans. Il intervient dans un contexte de campagne électorale en France, et devrait permettre à Mohamed Ould Abdel Aziz, à l’image de plusieurs autres chefs d’Etat des ex-colonies françaises, de dire au revoir à l’actuel locataire de l’Elysée, François Hollande, qui n’est pas candidat à sa propre succession.

Replacé dans le contexte des relations bilatérales, ce voyage survient après le passage à Nouakchott du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, jeudi dernier, dans le cadre d’une tournée sous-régionale. La visite du chef de la diplomatie française est intervenue dans un contexte passablement tendu des relations entre Paris et Nouakchott.

Réchauffement

Un constat matérialisé par le départ d’instructeurs militaires en poste à Atar (Nord) au mois de mai 2016. De même, la réception à l’Elysée du leader antiesclavagiste, Birame Ould Dah Ould Abdel a été très mal perçue par les autorités mauritaniennes.

Ainsi, elle aurait permis de remettre les pendules du partenariat bilatéral et sous-régional à l’heure, selon l’avis de nombreux observateurs.Une tendance diplomatique illustrée par la déclaration de Mr Ayrault à l’issue d’une audience avec le président Mohamed Ould Abdel Aziz, mettant « l’importance » de la Mauritanie dans le cadre de la lutte contre le terrorisme islamiste au Sahel, au moment ou certains milieux mettent en doute « la sincérité » de Nouakchott dans ce combat si cher aux partenaires occidentaux.

Ainsi, ce voyage est venu rompre une sorte «de mise en quarantaine» de la Mauritanie dont la capitale avait été «zappée» de tous les déplacements, pourtant si fréquents, des officiels français au Sahel pendant les dernières années.

Par ailleurs, la visite du président mauritanien est notée quelques jours avant l’arrivée à Nouakchott du ministre français de l’économie et des finances, Michel Sapin, attendu le 16 mai prochain.

Ce haut responsable se rendra également dans la cité historique de Ouadane, classée patrimoine mondial par l’UNESCO. «Autant de signaux qui attestent d’un certain réchauffement des relations entre Paris et Nouakchott après les petites bouderies des dernières années, et à quelques semaines de la fin du magistère Hollande», note un observateur.

Mais au delà des relations entre Etats, le passage du président mauritanien à Paris devrait lui permettre d’effectuer un contrôle médical «de routine» même s’il semble bien rétabli après le malheureux épisode de la balle «amie» qui a bien failli l'emporter fin 2012.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 11/04/2017 à 11h42, mis à jour le 11/04/2017 à 12h37