L’enrôlement diplomatique de la Mauritanie dans le camp favorable à l’Arabie saoudite, accompagné de la rupture brutale des relations diplomatiques avec le Qatar, dans le cadre de la crise qui prévaut actuellement au Golfe, n’est pas du goût de tout le monde.
Un organe de la presse privée nationale soutient mordicus que Nouakchott, déjà membre la coalition arabe contre la rébellion au Yémen, n’aurait à nouveau suivi Riyad que contre la session définitive d’une enveloppe saoudienne d’un milliard de dollars qui se trouvait déjà dans les livres de la Banque centrale de Mauritanie (BCM).
Face à cet alignement lié aux dollars offerts par les Saoudiens, Mohamed Ghoulam Ould Hadj Cheikh, vice président et député du Rassemblement national pour la réforme et le développement (RNRD, Tawassoul, mouvance islamiste modérée), fortement dépité par ces allégations et l’attitude de Nouakchott, a tenu un discours plutôt original pour protester contre cette «nouvelle forme de diplomatie».
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Profitant du passage ce week-end à l’Assemblée nationale du ministre de l’Intérieur, Ahmed Ould Abdallah, il a interpellé ce membre du gouvernement, assurant l’intérim de son collègue des Affaires étrangères, sur le sujet. Et pour bien montrer que le gouvernement ne s'intéresse qu'aux dollars offerts par les pays du Golfe et plus précisément l'Arabie saoudite, il a fait au ministre une proposition inédite.
«On monnaie notre soutien diplomatique, comme nos passeports. Alors, on devrait céder la partie nord-ouest de la Mauritanie à l’Algérie, qui cherche un accès à l’Atlantique depuis plusieurs années», a asséné cet élu, qui serait un ancien policier ayant travaillé aux Emirats arabes unis.
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Avec cette proposition, le député choisit la manière forte et l'ironie corrosive pour condamner le fait que la Mauritanie ait adopté la posture d’une entité «mercenaire» opérant des choix diplomatiques sur la base du chéquier.
Même si la position de Nouakchott dans la crise du Golfe et la rupture précipitée des relations diplomatiques avec Doha est très controversée, le discours de ce député est condamné par de larges franges de l’opinion et considéré comme une plaisanterie de très mauvais goût.