Ce vendredi 16 juin sera un jour de vérité pour la mise sur pied au plan diplomatique et l'éventuel financement de la force conjointe du G5, par la communauté internationale.
En effet, au moment ou le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, achève une tournée africaine de 3 jours par Nouakchott, capitale abritant le siège du G5 Sahel, le Conseil de Sécurité des Nations unies se réunit à New York pour valider la constitution de la nouvelle force sous-régionale.
Après l’aval de l’Union africaine le 13 avril dernier, la France, qui porte la nouvelle initiative, entend cette fois, au forceps, obtenir une résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU pour donner à sa démarche la légalité internationale, et toute la force diplomatique nécessaire.
Une décision favorable devrait inévitablement avoir des conséquences quant au financement de la nouvelle composante militaire au Sahel par la communauté internationale.
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Face au forcing de Paris, les Etats-Unis et leur allié historique, la Grande-Bretagne, restent prudents, donnant la préférence à une simple déclaration du Conseil de Sécurité pour éviter un nouveau gouffre financier au regard d'une force qui ne serait en définitive, qu’un clonage et un doublon à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies (MINUSMA) présente au Mali depuis 2013.
Soupçonnant «une entourloupe» franco-sahélienne, Washington serait plutôt favorable à un renforcement de la robustesse du mandat et des moyens matériels et humains de la MINUSMA, pour faire face à la recrudescence des attentats terroristes au Mali.
Cependant, en dépit des arguments de l’administration Trump, on reste optimiste au siège du G5 Sahel de Nouakchott, à l’image du secrétaire permanent par intérim, Mikailou Sidibé et du général Mohamed Znagui Ould Sid’Ahmed, expert en sécurité et défense de l’organisation sous-régionale.
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Pour rappel, la force conjointe du G5 Sahel serait composée de 10.000 éléments, avec une dimension militaire, policière et juridique (aspects liés aux droits de l’Homme).
La France estime à 56 millions de dollars l’enveloppe nécessaire au démarrage des activités de cette force régionale. Toutefois, selon les experts internationaux, la montée en puissance de celle-ci exigerait plusieurs centaines de millions de dollars.
Enfin, rappelons que le G5 Sahel -composé du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad- a pour objectifs la coordination des actions de lutte contre le terrorisme et l’insécurité, ainsi que et la coopération pour un développement collectif dans une région désertique de plus 5 millions de kilomètres carrés partagés par des Etats fragiles et aux frontières poreuses.