Bien avant le début officiel de la campagne, pour ou contre, la consultation référendaire du 5 août prochain, dont le lancement est prévu vendredi, la Mauritanie est en pleine agitation, chacun des protagonistes affûtant ses armes.
Du côté du pouvoir, on entend des bruits relatifs au report du meeting de démarrage du président Mohamed Ould Abdel Aziz, initialement fixé le vendredi prochain dans la capitale mauritanienne.
Dans le même temps, la nouvelle et vaste coalition de l’opposition se trouve à l’Est. Elle a notamment organisé mardi dans l’après-midi, un meeting populaire à Kiffa (600 kilomètres à l’est de Nouakchott) après une démonstration de force réussie à Nouakchott et Nouadhibou, samedi et dimanche.
Toujours dans cette fièvre de pré-campagne, le Mouvement panafricain pour la renaissance (MPR), organisation d’obédience peule, présente dans une dizaine de pays africains, appelle les populations négro africaines de la vallée à voter «Non» au référendum à travers lequel «Mohamed Ould Abdel Aziz tente de briguer un troisième mandat pour rester au pouvoir à vie et instaurer une monarchie absolue».
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La déclaration rappelle par ailleurs, 8 ans de gestion chaotique du pays, la mauvaise gouvernance et la situation politique tendue. «Pour toutes ces raisons, nous appelons les populations du Sud à dire non à cette mascarade, à œuvrer pour son échec dans le cadre d’une campagne active. Aucun vote ne doit se faire dans le Sud, tant que les terres des noirs sont spoliées et les populations victimes du racisme et de l’arbitraire». Cette partie de la Mauritanie ne devrait plus servir «de réservoir électoral, tant que les vrais problèmes ne seront pas posés», plaide la déclaration du mouvement.
Face à cette agitation, la Haute autorité de la presse et de l’audiovisuel (HAPA), gendarme des médias, fixe les règles du jeu pour la presse publique dont les organes fonctionnent en réalité comme de véritables médias d’Etat relayant le discours du maître du moment.
Elle rappelle les principes de déontologie aux organes privés. L’institution annonce ainsi "un traitement équitable de tous les protagonistes". Un discours d’équilibre auquel de nombreux observateurs ne semblent pas croire ici.
Ce référendum, organisé sur la base de l’article 38 de la constitution, une disposition controversée, vise la suppression du sénat, la création de conseils régionaux, la modification des symboles nationaux (drapeau et hymne) et la suppression de certaines institutions.