La Mauritanie aborde la dernière semaine de la campagne référendaire pour le scrutin du 05 août prochain portant sur l’approbation d’un projet de révision constitutionnelle, dans une atmosphère marquée par quelques couacs au niveau l’organisation des manifestations populaires de la mouvance majoritaire à Nouakchott.
Des obstacles à l’origine du report d’un grand rassemblement que doit présider le chef de l’Etat dans la capitale.
Mais le fait le plus marquant des dernières heures porte sur la guerre fratricide entre le président Mohamed Ould Abdel Aziz et les sénateurs de sa majorité, ou ex-majorité.
Sur sa page facebook, le plus célèbre des sages en fronde, Mohamed Ould Ghadda, accuse avec force détails et même le fac-simulé d’un document à l’appui, le chef de l’Etat d’avoir offert à l’émir du Qatar, une île de l’Atlantique située à une centaine de kilomètres au nord de la capitale.
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Prenant comme repère l’année 2012, Il évoque un échange de courrier entre l’ambassade du Qatar à Nouakchott, Mohamed Kourdi, et la tutelle à Doha, à travers lequel «il confirme que le président Mohamed Ould Abdel Aziz aurait offert à l’émir une des plus belles îles situées sur l’a côte atlantique à une centaine de kilomètres au nord de Nouakchott, pour en faire ce qui lui plaira (www.facebook.com/sénateur Ghadda.mohamed).
Une libéralité justifiée «par la réussite» d’une visite que le souverain qatari venait d’effectuer en Mauritanie le 05 janvier 2012.
Commentant cette nouvelle, le site «mauriweb», généralement critique vis-à-vis du régime de Nouakchott, écrit: «nous avons pu remonter jusqu’à l’entrevue accordée par le président Mohamed Ould Abdel Aziz au diplomate qatari, et rapportée par l’Agence mauritanienne d’informations (AMI)».
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Sans citer le nom de l’ambassadeur, le média officiel évoque «une rencontre qui a porté sur les relations de coopération entre la Mauritanie et l’Etat Qatar, et les voies et moyens de les renforcer davantage».
Au terme de la constitution, le président de la République est le garant de l’intégrité du territoire national. Une disposition qui illustre au plus haut point la gravité de l’accusation du sénateur, au moment où de larges franges de la population mauritanienne se mobilisent pour faire échec au référendum du 05 août 2017, en bravant la répression policière.
Comme un coup de pied de nez à l’histoire, les allégations du sénateur interviennent dans un contexte marqué par la rupture des relations diplomatiques entre Nouakchott et Doha, dans la foulée de la crise du Golfe, qui a révélé au monde le mimétisme servile de quelques pays africains.