Encore entouré d’un épais mystère et d’une foule d’interrogations, l’arrestation de Mohamed Ould Ghadda, un ex-élu du sénat mauritanien, un sénat qui n’existe plus à la faveur du référendum du 05 août dernier, éveillent néanmoins de forts mauvais souvenirs et une étape douloureuse dans la vie de la République et la conscience collective des mauritaniens.
En effet, même sans aucune certitude et en dehors d’une thèse irréfutable par rapport aux motifs des enquêteurs ayant procédé à cet acte, la presse locale va à fond sur le souvenir douloureux de la "balle amie" dont a été victime le président Mohamed Ould Abdel Aziz dans la localité de "Tweila", située à 40 kilomètres au nord de Nouakchott, en octobre 2013.
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L’incident de «la balle amie» et le lieu qui en a été le théâtre sont des éléments fournis par la thèse officielle. Et dans la gestion de ce drame, toute la société mauritanienne, bien au-delà des chapelles politiques, avait fait bloc autour du président Mohamed Ould Abdel Aziz, lui témoignant d’un bel élan de solidarité.
Mais au cours des jours précédents son arrestation, le sénateur Ould Ghadda aurait été à l’origine de la diffusion sur les réseaux sociaux, du témoignage d’un sous-officier remettant en cause la version gouvernementale.
Selon cette nouvelle version partagée au niveau des réseaux sociaux, cette localité n’aurait pas ainsi été le théâtre de l’incident d’octobre 2013. La suite se présente comme un véritable mystère.
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Suite à cela «le lieutenant de l’armée nationale El Hadj Ould H’Moud, qui aurait ouvert le feu sur le président Mohamed Ould Abdel Aziz, aurait saisi l’Ordre national des avocats (ONA) pour exprimer son désir de porter plainte contre le sénateur Mohamed Ould Ghadda», selon le site d’informations en ligne «Al Akhbar».
Motif de la démarche: «le sénateur a fuité sur Internet une version contredisant celle de l’armée mauritanienne soutenant que le président avait été atteint par une balle amie».
Le bâtonnier de l’Ordre national des avocats, maître Cheikh Ould Hindou, affirme «n’avoir pas pris d’engagement envers l’officier dans la perspective de cette plainte, ajoutant même que celle-ci n’a pas été déposée devant le Parquet».
Mais au-delà de l’histoire de la «balle amie», Mohamed Ould Ghadda avait également promis des révélations sur l’affaire Senoussi, du nom de cet ancien patron des services spéciaux libyens sous le règne du colonel Mouammar El Kadhafi, extradé de Nouakchott vers
Tripoli, dans des conditions fortement critiquées par les détracteurs du régime mauritanien et qui ont fait les choux gras de la presse nationale et internationale.