Ancien sénateur, détenu à titre préventif depuis le 1er septembre 2017, dans le cadre d’une information ouverte pour présomption de corruption, visant en plus du banquier Mohamed Ould Bouamatou (sous le coup d’un mandat d’arrêt international), 11 autres ex-sénateurs, des dirigeants syndicaux et acteurs de médias, Mohamed Ould Ghadda, refuse toute idée de placement en liberté provisoire.
La position du prisonnier est exprimée dans un rapport établi par l’ONG Human Rights Watch (HRW), à l’issue d’une mission effectuée sur place par Candy Ofime, chercheuse, et Leonard Sanfer H.Fellow, directeur de la division Moyen-Orient Afrique du Nord. Ces derniers ont rencontré et discuté librement avec Ould Ghadda, il y a une dizaine de jours, grâce à l’intermédiation de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH).
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Décrivant la scène de la rencontre, les missionnaires de HRW écrivent: "Mohamed Ould Ghadda, ancien membre du sénat mauritanien, était assis à même le sol devant la cellule qu’il partage avec huit (8) autres personnes".
Rapportant les propos de l’opposant, le rapport poursuit: «J’ai été détenu 3 semaines avant de voir le juge. Je refuse de solliciter une liberté provisoire auprès du tribunal parce que ce serait alors plus facile pour eux de laisser traîner l’affaire. Il n’y a que deux options acceptables: jugez-moi ou acquittez-moi».
En fait, ces 2 concepts ne sont pas contradictoires et tous renvoient à l’idée d’un procès. "L’ancien sénateur aurait-il des révélations à faire au public dans le cadre d’un procès?", s’interroge un spécialiste du droit pénal.
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Sur la base d’une série d’échanges avec divers acteurs sur place, le rapport de l’ONG souligne que "de nombreuses personnes en Mauritanie ont confié à Human Rights Watch que derrière cette enquête pour corruption se cache en réalité la volonté de réduire au silence un opposant au président et d’intimider les autres opposants, les journalistes indépendants et les acteurs de la société civile qui pourraient accepter un soutien de Mohamed Bouamatou".
Pour dissiper une telle impression, HRW recommande "une finalisation rapide de la procédure en cours par un procès juste et équitable, ou un abandon des poursuites".