Les échéances électorales de 2018 et 2019 font monter la tension politique en Mauritanie.
Illustration avec une déclaration du Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU), un vaste regroupement de l’opposition composé de partis politiques, organisations de la société civile, centrales syndicales et personnalités indépendantes, rendue publique lundi soir, mettant en garde contre «un processus électoral non consensuel».
En effet, ce pays se trouve à un tournant décisif de son histoire. Il va vivre une série de consultations électorales inscrites à l’agenda 2018, notamment des législatives et municipales, mais aussi pour la première fois, la désignation des conseils régionaux créés suite au référendum contesté du 5 août 2017.
Lire aussi : Mauritanie: le FNDU dresse un bilan négatif des 10 ans au pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz
Derrière 2018 et ses batailles immédiates, apparaît en toile de fond une élection présidentielle en juin 2019. Une dernière consultation électorale pour laquelle Mohamed Ould Abdel Aziz est constitutionnellement disqualifié, alors que ses partisans ne cessent d’évoquer la perspective d’un troisième mandat.
Le FNDU avertit «le pouvoir contre l’organisation d’élection non consensuelles dans un climat marqué par la crispation politique, avec des risques de crises aux conséquences imprévisibles. Il appelle tous les Mauritaniens à se dresser fermement contre les politiques répressives du pouvoir et son entêtement à prendre en otage notre pays, en le conduisant vers l’inconnu et convie toutes les forces vives de Mauritanie à accentuer la lutte en vue d’imposer un changement démocratique et pacifique du pouvoir».
La déclaration du FNDU exige par ailleurs «la libération immédiate et sans conditions des prisonniers politiques avec à leur tête, le sénateur Mohamed Ould Ghadda, et l’arrêt des poursuites judiciaires contre les sénateurs, les syndicalistes, les journalistes et les hommes d’affaires patriotes».
Lire aussi : Mauritanie: les travaux d'Hercule du nouveau président du FNDU
Certains responsables du FNDU, à l’image du Pr Lô Gourmo, vice-président de l’Union des forces de progrès (UFP), met le peuple en garde contre les milieux qui tentent de le diviser sur des bases raciales. S’exprimant lundi soir sur les réseaux sociaux, il a relevé avec inquiétude «des vidéos et des audio d’une violence inouïe, dont l’objectif est de diviser pour préparer le chaos en cultivant la haine et le ressentiment entre les différentes composantes. Qui y a intérêt?», s’interroge-t-il.
«Tous les patriotes, tous les démocrates, tous les partis et mouvements de masse, sans exclusive, individuellement et collectivement, doivent former un bloc compact et refuser ce jeu dangereux. La petite bande de provocateurs doit être isolée au sein de nos communautés. Il faut décrisper et assainir le climat politique et s’attacher à ce qui est essentiel dans la situation actuelle. Il faut une politique d’union et de concorde nationale pour une transition démocratique apaisée. Sans cela, on va tout droit vers le mur à grande vitesse», a-t-il averti.