Le processus d’enrôlement des Mauritaniens en vue de la mise en place d’un état civil biométrique et sécurisé, a été l’un des points saillants évoqués par le premier Ministre, Yahya Ould Hademine, qui présentait sa Déclaration de politique générale (DPG) vendredi 26 janvier, devant les députés.
S’exprimant dans le cadre d’un exercice imposé par la tradition républicaine, mais aussi et surtout par l’article 73 de la constitution, le Chef du gouvernement mauritanien a saisi l’opportunité de ce grand oral pour livrer le bilan de la DPG précédente.
Ainsi, Yahya Ould Hademine a affirmé devant la représentation nationale que "3 377 314 Mauritaniens de l’intérieur et 127.761 résidents à l’étranger, ont été enrôlés par les services de l’Agence Nationale du Registre des Populations et des Titres Sécurisés (ANRPTS), tandis que 50.000 cas font l’objet d’enquêtes, dans le but de statuer sur la pertinence de leur attribuer un Numéro d’identification nationale (NIN)".
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Ce nombre est relativement élevé comparativement aux chiffres qui étaient fournis quelques mois auparavant. Ce qui peut s'explqiuer par certains assouplissements apportés aux opérations d'enrôlement et au nombre de centres d'état-civil opérationnels qui se chiffrent à 231 postes.
En outre, "2 357 638 Cartes nationales d’identité (CNI) ont été délivrées, ainsi que 287 301 passeports, en plus de l’émission de 280 484 visas biométriques", a-t-il ajouté.
Par ailleurs, "l’utilisation des applications de l’Agence nationale du registre des populations et des titres sécurisés (ANRPTS) a été élargie à la gestion des dossiers du pèlerinage, des affaires sociales, de la santé, de l’habitat, de la communication, de l’éducation et de l’économie et des finances", a explqiué le Premier ministre.
Rappelons que l'’opération d’enrôlement des populations de la Mauritanie a été officiellement lancée au mois de mai 2011. Depuis lors, elle fait l’objet de vives critiques et d’une dénonciation constante de la part d’une frange de la population, notamment les ressortissants négro-africains de la vallée fleuve, à l’image d’un activiste tel que Wane Abdoul Birane, leader du mouvement "Touche pas à ma nationalité (TPMN)", lancé en même temps que l'opération pour dénoncer les discriminations raciales lors des opérations d'enrôlement, stigmatisant «un génocide biologique».
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Complainte identique de la part d’un autre intellectuel et homme politique, criant «à une vaste opération de dénationalisation, et de réattribution de la nationalité au cas par cas».
Toutefois, depuis le référendum constitutionnel du 05 août 2017, suivi de la célébration du 57e anniversaire de l’indépendance nationale dans la ville de Kaédi (vallée du fleuve), le 28 novembre 2017, «les conditions d’accès aux documents d’état-civil se sont nettement améliorées», selon l’avis de nombreux observateurs.
D'ailleurs, à quelques jours de la célébration de l'anniversaire de l'indépendance, une commission nationale a été mise en place et chargée d’examiner tous les cas des citoyens mauritaniens confrontés à des difficultés pour s'enrôler.
La Mauritanie compte 3 537 368 habitants, selon les chiffres du Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) effectué en avril 2013. Selon les organsiation internationales, la population mauritanienne s'élèverait actuellement à hauteur de 4,5 millions d'hébitants.