Frappé par la limitation des mandats conformément aux articles 28 et 29 de la constitution mauritanienne du 20 juillet 1991, modifiée par voie référendaire le 25 juin 2006, et donc non candidat à l’élection présidentielle de 2019, le président Mohamed Ould Abdel Aziz entend demeurer «incontournable» dans le jeu politique mauritanien au-delà de cette échéance, selon l’avis de plusieurs analystes à Nouakchott.
Cette option explique le regain d’activités de l’Union pour la république (UPR), parti au pouvoir, fondé dans la foulée de "la rectification" (coup d’Etat) du 6 août 2006 pour aider l’élection à la magistrature suprême de son auteur, le général Mohamed ould Abdel Aziz. Ainsi, l’UPR parti subitement sorti d’un long et profond sommeil consécutif au "fiasco" du référendum constitutionnel du 5 août 2016.
La nouvelle stratégie du chef de l’Etat mauritanien laisse transparaître clairement une ferme volonté de donner une nouvelle dimension à cette formation dirigée par Sidi Mohamed Ould Maham, l'un de ses lieutenants de Aziz au sein ce qu'on appelle le "bataillon parlementaire". Il s'agit de faire de l'UPR un puissant instrument lui permettant de rester le maître du jeu politique bien au-delà de son magistère.
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Ainsi, au cours des derniers jours, l’UPR a organisé des journées nationales de concertation, dont la cérémonie de lancement a enregistré la présence du président de la République en personne, pourtant censé être au-dessus des contingences partisanes de par sa fonction de chef de l'Etat, comme l'a justement relevé le chef de l'institution de l'opposition démocratique.
Ces assises ont débouché sur une série de recommandations visant à massifier les rangs de la formation à travers le lancement imminent d’une campagne d’implantation et de vente des cartes, tout en donnant un souffle nouveau à toutes les activités de nature à donner du contenu à la vie du parti.
Par ailleurs, les journées nationales de concertation de la semaine dernière ont débouché sur une décision capitale: le renouvellement des instances du parti à partir de la date du 15 mars 2018.
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Une série de résolutions a été prise, dont la création d’une structure de 5 membres, composée du Premier ministre, du président de l’Union pour la république (UPR), du président de l’Assemblée nationale, du président du Groupe parlementaire de l’UPR à l’Assemblée nationale et du responsable chargé des affaires politiques de la formation.
La mission de cette nouvelle structure est de coordonner l’action entre le parti, le gouvernement et l’assemblée nationale. Ces deux dernières institutions sont monopolisées par l'UPR.
Par ailleurs, au cours du week-end écoulé, le parti au pouvoir a dépêché plusieurs missions de sensibilisation à l’intérieur du pays.
Conduites par des ministres, des conseillers à la présidence et des conseillers à la primature, celles-ci ont suscité de vives critiques dans les rangs de l’opposition, qui a dénoncé le comportement «antirépublicain» des membres du gouvernement désertant l’administration pour des activités partisanes.
Ces missions ont annoncé aux cadres et militants dans les capitales régionales et départementales, la décision de renouvellement des instances du parti et donné «des garanties que toutes les actions prises seront désormais menées dans la transparence sur la base des choix de la base, à travers une démarche ouverte et participative» et en rupture avec les méthodes verticales qui ont caractérisé jusque-là la gestion du parti.