Après l’échec des contacts préliminaires visant à nouer le fil du dialogue entre le pouvoir et le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU), un vaste rassemblement de l’opposition, dans la perspective d’une gestion concertée des échéances inscrites à l’agenda 2018 et 2019 en Mauritanie, place au grand déballage.
Les animateurs de la polémique qui fait rage sont les principaux acteurs des deux chapelles. La première salve est partie de maître Sidi Mohamed Ould Maham, leader de l’Union pour la République (UPR), principal parti de la majorité.
S’exprimant lundi soir au cours d’une conférence de presse, à l’occasion des rencontres préliminaires du week-end dernier, ce membre du groupe des délégués du pouvoir a fait quelques «révélations».
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L’avocat a en effet annoncé que «le président Mohamed Ould Abdel Aziz a officiellement reçu en audience l’ex-leader du forum, Mohamed Jemil Mansour. Une rencontre qui a servi de déclic pour des contacts préliminaires entre les deux camps».
Poursuivant ses «révélations» le leader de l’UPR a encore ajouté «ces retrouvailles, qui ont débuté depuis plus de 2 mois, ont porté sur le processus électoral. A aucun moment, le FNDU n’a posé sur la table de revendications relatives à l’arrêt des poursuites judiciaires contre les ex-sénateurs. Toutes les doléances de l’opposition ont été positivement accueillies et traitées avec diligence, à l’exception d’une revendication relative à la formation d’un gouvernement d’union nationale».
En définitive, Maham a accusé les négociateurs du FNDU d’avoir révélé les contacts préliminaires dans le but évident de les torpiller.
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Interrogé au sujet des allégations du haut responsable du camp de la majorité, Yahya Ould Ahmed Waghef, leader du Pacte national pour la démocratie et le développement (PNDD-ADIL), ex-Premier ministre, membre de la délégation du FNDU à l’occasion des contacts préliminaires interrompus pendant ce week-end, apporte une précision pour lever la confusion dans les esprits.
«La rencontre entre le Président de la république et Mohamed Jemil Mansour a eu lieu avant la tenue du référendum du 5 août 2017. A l’occasion, notre camarade avait demandé solennellement au chef de l’Etat de renoncer à l’organisation de la consultation référendaire au profit de l’ouverture d’un dialogue national inclusif».
Pour lever tous les risques d’amalgames, le leader d’ADIL insiste sur le fait que la rencontre de juillet 2017 est sans rapport avec les contacts préliminaires de ces derniers jours, qui se sont soldés par un échec.
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Pour sa part, réagissant aux déclarations de Sidi Mohamed Ould Maham, Lô Gourmo, vice-président de l’Union des forces de progrès (UFP), remarque que le leader «du Parti-Etat poursuit son offensive médiatique contre le FNDU, avec la même faconde et la même liberté par rapport à la réalité des faits. On est clairement côté pouvoir, en propagande de guerre. Car ceci, de bout en bout, n’est pas vrai. Il s’agit d’une démarche spécialement destinée à créer la zizanie et l’incompréhension au sein de l’opposition et dans l’opinion».
La Mauritanie va vers un agenda électoral chargé en 2018 et 2019, avec en perspective des législatives, des régionales, des municipales et une présidentielle.