Mobilisant la crème de la République et occupant le devant de la scène politique nationale depuis deux semaines, les opérations d’implantation de l’Union pour la République (UPR, principal parti de la majorité) suscitent une vive inquiétude dans les milieux de l’opposition.
Un sentiment exprimé vendredi par le Rassemblement des forces démocratiques (RFD) qui dénonce un projet de révision des listes électorales «hors cadre légal sous le couvert de l’opération d’implantation».
Le bilan chiffré officiel de cette opération n’a pas encore été communiqué, mais des sources bien informées annoncent plus d’un million de Mauritaniens enrôlés pour un chiffre électoral qui n’a jamais atteint 1,5 million d’inscrits.
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La Mauritanie a un agenda électoral chargé avec des législatives, des régionales et des municipales en 2018 et une présidentielle en 2019.
Les amis du président Ahmed ould Daddah, plusieurs fois candidat malheureux à une élection présidentielle, évoquent «de sérieux indices révélant l’intention du pouvoir de procéder à une révision des listes électorales, en dehors du cadre légal, sous le prétexte fallacieux d’une opération d’implantation de son parti. Une opération au service de laquelle tous les moyens humains, matériels et techniques de l’Etat sont mobilisés et exploités, à l’image de la base de données de l’Agence nationale du registre des populations et des titres sécurisés (ANRPTS) et de la Commission électorale nationale indépendante (CENI)».
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Le RFD ajoute qu’au cours de cet exercice «des pressions en tous genres ont été exercées sur l’ensemble des institutions publiques et privées, ainsi que sur les dignitaires à divers degrés de la société, d’ignobles procédés ont été utilisés pour enregistrer des citoyens, au mépris des nobles valeurs républicaines».
La déclaration du RFD revient par ailleurs sur le climat politique de plus en plus tendu dans le pays, caractérisé par «la manipulation de la Constitution, des arrestations arbitraires d’opposants, le placement sous contrôle judiciaire d’hommes politiques, de syndicalistes et de journalistes et la fermeture des médias de l’audiovisuel privé».