Mauritanie: naissance d'une alliance pour l'alternance politique

Mohamed Ould Abdel Aziz, président mauritanien.

Mohamed Ould Abdel Aziz, président mauritanien.

Le 19/04/2018 à 10h38, mis à jour le 19/04/2018 à 10h40

Plusieurs personnalités, dont des ex-ministres, d'anciens élus et des acteurs issus du milieu de la presse, ont annoncé la naissance «d’une Alliance pour l’alternance» en Mauritanie à travers un document réclamant la réforme de certaines institutions et rendu public mardi 17 avril au soir.

L’approche des échéances électorales inscrites à l’agenda de la Mauritanie, avec pour point d’orgue la présidentielle de 2019, à la laquelle le président en exercice, Mohamed Ould Abdel Aziz, ne devrait pas participer pour cause de limitation des mandats, échauffe la scène politique mauritanienne.

C’est dans ce cadre qu’il faut replacer la publication mardi soir, d’un document annonçant la naissance «d’une Alliance pour l’alternance» rédigé par un groupe composé de plusieurs dizaines de personnalités: des acteurs issus des milieux politiques parmi lesquels des anciens ministres et ex-sénateurs, des membres de la société civile et des dirigeants de grandes institutions.

Parmi les signataires de ce document figurent Mohamed Ould Abed, ministre des Affaires économiques et du développement sous la transition 2005-2007, Moussa Ould Hamed, ancien DG de l’Agence mauritanienne d’informations (AMI), Ahmed Salem Ould Saleck (ex-ministre), Mohamed Lemine Ould Deidah (ancien ministre), Mohamed Mahmoud Ould Bakar (journaliste).

Les auteurs expriment leur vive préoccupation concernant la gestion actuelle du pays et à l’avenir de la Mauritanie.

Dans la perspective des prochaines échéances électorales, «l’Alliance pour l’alternance» appelle à la désignation «d’un Conseil constitutionnel sur des bases saines et crédibles, offrant l'assurance que le registre des populations ne sera pas utilisé à des fins partisanes».

Le document préconise également «l’adoption d’une loi réglementant de manière ferme la campagne électorale, garantissant la neutralité de l’appareil d’Etat (forcées armées et de sécurité, administration publique, médias, usage des deniers publics)».

Au sujet de l’avenir immédiat de la Mauritanie, les auteurs du document mettent en garde sur les «conséquences graves pouvant découler de possibles manipulations d’un pouvoir qui a soumis le pays à plus de 10 années marquées par une gestion improvisée, axée sur des objectifs à court terme, avec pour résultat un énorme préjudice au sein de l’administration, de l’économie et de la société».

La liste des signataires de ce document transcende les rangs des partis politiques, tout en restant dans le cercle des personnalités généralement critiques par rapport au régime qui conduit la destinée de la Mauritanie depuis le 6 août 2008.

Rappelons que la Mauritanie fait face à un agenda électoral chargé avec des législatives, des régionales et des municipales en 2018, puis une élection présidentielle en 2019.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 19/04/2018 à 10h38, mis à jour le 19/04/2018 à 10h40