Le débat sur le troisième mandat présidentiel en Mauritanie fait de «la résistance» en revenant régulièrement dans les conversations en ce contexte pré-électoral, comme cette nouvelle polémique née du discours du président Mohamed ould Abdel Aziz, le lundi dernier dans la région de Néma (Grand Est), un important réservoir de voix, à moins de 3 semaines des élections législatives, régionales et municipales, prévues le 1er septembre prochain.
Un déplacement qui a permis de visiter des centres d’intérêt économiques et des rencontres avec les cadres et populations du terroir.
Saisissant l’opportunité d’une réunion tenue dans la localité de N’Beikat Lahwach, le président Mohamed ould Abdel Aziz, cité par la presse locale du mardi, a dit à l’assistance que «ceux qui demandent un troisième ou un quatrième mandat doivent suivre nos consignes et voter en faveur de l’Union pour la République (UPR), dans le cadre des prochaines élections législatives, régionales et municipales».
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Cette formation est le parti du président Mohamed ould Abdel Aziz. Se montrant plus précis, le président mauritanien a ajouté que «les frondeurs de l’UPR qui seraient tentés par un vote sanction ne peuvent plus être considérés comme des soutiens pour le régime, pour le président de la République. Car, un tel soutien ne peut être perçu, mesuré et jugé qu’à travers le verdict des urnes».
Le président Mohamed Ould Abdel Aziz a déclaré à plusieurs reprises sa détermination à respecter les dispositions de la constitution mauritanienne du 20 juillet 1991, modifiée par voie référendaire le 25 juin 2006, qui érige les dispositions relatives à la limitation des mandats en clauses d’éternité gravées dans le marbre.
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Cependant, après chaque sortie présidentielle, le porte-parole du gouvernement, Mohamed Lemine ould Cheikh, tient des propos suivant lesquels le chef de l’Etat resterait au pouvoir bien au-delà de l’échéance de 2019.
Les nouveaux propos du président confirment-ils la thèse du porte-parole du gouvernement? Ou alors, s’agit-il simplement d’une stratégie politique et de communication visant à enrayer la fronde et la vague de mécontentement au sein de l’UPR.
Une lame de fond provoquée par de nombreuses frustrations nées des investitures, avec de forts gros risques de vote sanction et d’une débandade dans les rues à quelques mois d’une élection présidentielle lors de laquelle «le combattant suprême» ne sera sur la ligne de départ?