La Mauritanie signe les APE avec l'Union européenne

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Le 23/09/2018 à 16h41, mis à jour le 23/09/2018 à 16h46

La Mauritanie est devenue le 15e pays d’Afrique de l’Ouest à signer les Accords de partenariat économique (APE) avec l’Union Européenne (UE). Les APE sont des accords commerciaux visant à développer le libre-échange entre l'UE et les pays dits ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique).

La Mauritanie rejont 14 autres pays d'Afrique de l'ouest en signant les Accords de partenariat économique (APE) avec l'Union européenne. L’objectif du nouvel accord qui promeut le libre-échange entre l'UE et les pays africains est de promouvoir les échanges commerciaux, contribuer au développement durable, accroître l’investissement et réduire la pauvreté.

Après la signature mauritanienne, le Nigéria est désormais le seul Etat ouest-africain à n’avoir pas encore approuvé les APE. La signature d’Abuja permettrait de soumettre le texte à la ratification des Etats.

La Côte d’Ivoire et le Ghana sont actuellement liés au partenaire européen par des accords d’étapes. Ces accords seront remplacés dans le futur par l’APE régional.

L’objectif final et à long terme des Accords de partenariat économique (APE) avec l’Union européenne est de parvenir «à la création d’un marché de libre-échange global inter continental».

La nouvelle Alliance Afrique-Europe pour l’emploi des jeunes et les investissements durables, lancée récemment par le président de l’UE, Jean Claude Juncker, dans le cadre du discours sur l’Etat de l’Union, trace clairement le chemin devant mener vers le cap du libre-échange.

Ainsi «les accords de partenariat économique, les accords et les autres régimes commerciaux avec l’UE devraient être exploitées dans toute la mesure du possible pour former la base de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA)».

Dans le cas particulier de la Mauritanie, le Directeur général du commerce de l’Union européenne (UE), Olivier Coupleux, expliquait en avril dernier, que la signature des APE «va permettre d’attirer les entreprises européennes qui ont la capacité de mobiliser les investissements essentiels en vue de développer les capacités de production et les infrastructures dont le pays a besoin pour son développement».

Ce discours repose sur le principe suivant lequel le fait d’importer des équipements en provenance d’Europe avec un tarif douanier préférentiel permet d’améliorer la compétitivité, un retour rapide sur investissement, un transfert de compétences et de technologie, ainsi que la création d’emplois.

Toutefois, il faut noter que de nombreux économistes et activistes de la société civile en Afrique dénoncent les Accords de partenariat économique avec l'Union européenne comme «une véritable catastrophe».

Les arguments des tenants de cette thèse portent sur les risques de destruction d’un tissus industriel encore embryonnaire, l’ouverture du marché régional aux produits européens sans droits de douane, l’impossibilité pour l’agriculture africaine de soutenir la concurrence avec la politique agricole commune de l’UE, qui sera subventionnée d’une manière ou une autre…..

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 23/09/2018 à 16h41, mis à jour le 23/09/2018 à 16h46