Mauritanie: libération du député Biram Dah ould Abeid

Biram Dah Abeid, député et leader de l’Initiative du mouvement abolitionniste (IRA/organisation anti esclavagiste).

Biram Dah Abeid, député et leader de l’Initiative du mouvement abolitionniste (IRA/organisation anti esclavagiste).. DR

Le 01/01/2019 à 16h06, mis à jour le 01/01/2019 à 16h08

Le tribunal correctionnel de Nouakchott Sud a condamné le néo-député antiesclavagiste, Biram Dah ould Abeid, à 6 mois de prison, dont 2 en sursis, à travers un jugement rendu tard dans la nuit du lundi au mardi. Celui ci a été immédiatement libéré après plus de 5 mois de détention préventive.

Le tribunal correctionnel de Nouakchott Sud a condamné, lundi soir, le député Biram Dah ould Abeid, par ailleurs leader de l’Initiative de Résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), mouvement anti-esclavagiste, à 6 mois de prison, dont 2 mois de sursis, pour «menaces et violence». Sur la base de cette décision, la juridiction a ordonné la remise en liberté immédiate du député, qui était placé en détention provisoire depuis le 13 août 2018.

Dans l’intervalle, Biram Dah ould Abeid a été élu député sur la liste nationale «Sawab/Rag», à la faveur des législatives organisées le 1er septembre 2018. Une élection d'autant plus méritoire qu'il se trouvait en prison, et sans avoir mené la moindre campagne.

Le mouvement antiesclavagiste, dont les miltants étaient présents en force au tribunal ce lundi, et l’opposition mauritanienne ont plusieurs fois dénoncé «la nature purement politique de la procédure» initiée contre le néo-député et exigé sa libération sans conditions.

Au cours de l’audience, qui s’est prolongée jusque tard dans la soirée du lundi, l’imposant collectif des avocats de la défense «a soulevé l’exception liée à l’immunité parlementaire du leader de l’IRA et d’autres points préalables de procédure. Le tribunal a alors décidé de joindre toutes les exceptions au fond de l’affaire, et la partie civile a déclaré le retrait pur et simple de sa plainte», explique maître Brahim ould Ebetty, un des ténors du barreau de Nouakchott.

Biram est donc rentré chez lui, libre, avec son écharpe de député et escorté par des milliers de ses partisans.

Biram Dah ould Abeid, prix des Nations Unies (ONU) pour les droits de l’homme en 2013, et candidat malheureux à l’élection présidentielle mauritanienne de 2014, avait été arrêté sur la base d’une plainte d'un journaliste, Dedda Abdallahi, plainte déposée 48 heures seulement avant le lancement de la campagne électorale à la mi-août dernier.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 01/01/2019 à 16h06, mis à jour le 01/01/2019 à 16h08