Mauritanie: "Petits meurtres" symboliques avant la présidentielle

Mohamed ould Ghazouani, nouveau ministre de la Défense.

Mohamed ould Ghazouani, nouveau ministre de la Défense.. DR

Le 14/02/2019 à 10h38, mis à jour le 14/02/2019 à 10h41

La Mauritanie file tout droit vers l'élection présidentielle de 2019, avec en perspective l'arrivée d'un nouveau locataire au Palais de la République. Un contexte propice aux manœuvres de positionnement et aux coups tordus entre les différents responsables de la majorité.

En dépit de son attente d’officialisation par un prochain congrès de l’Union Pour la République (UPR-principale parti de la majorité), la candidature de Mohamed Cheikh ould Ahmed, dit Ghazouani, ministre de la Défense, ancien Chef d’Etat Major Général des armées, est devenue une certitude.

C’est dans ce contexte que débutent, pour les acteurs politiques de la majorité, les différentes manœuvres de positionnement, mais aussi de spectaculaires revirements et des "retournements de Boubous" (le nom de la tenue nationale) et mêmes des petits «meurtres» symboliques entre personnalités en vue.

Objectif: s’attirer les faveurs du futur chef

Un certain nombre de signaux visibles, dont le plus patent est un article de presse, largement relayé par les médias électroniques au cours de ces dernières heures, divulguant les noms des hautes personnalités, proches du président Mohamed ould Abdel Aziz, qui seraient opposées à la candidature de Mohamed ould Cheikh Ahmed Ghazouani.

Dans cette liste d'ores et déjà qualifiée d'«infâme», on cite les noms du ministre de l’Economie et des finances, Moctar ould Diaye, du ministre de l’Intérieur et de la décentralisation, Ahmedou ould Abdallah (alors même qu'il est bizarre que son nom apparaisse dans cette liste, au moment ou celui-ci mène une intense campagne auprès des élus des conseils régionaux en faveur du choix de Ghazouani), le ministre, Secrétaire Général de la présidence, Cheikh Mohamed ould Cheikh Sidya, la ministre du Commerce, de l’industrie et du tourisme, Khadijettou Mint M’Bareck, en plus d’une dizaine de députés issus de la mouvance présidentielle.

Dans le cercle des proches des personnalités citées, on dénonce une information dénouée de tout fondement, dont le seul objectif est de nuire aux intéressés, tout en permettant aux présumés commanditaires de se positionner comme des «fidèles» auprès du futur «roi».

Cette thèse est d'ailleurs confortée par l’avis d’un analyste politique qui range cette information au chapitre «des manœuvres visant à griller certaines personnalités très en vue sous le règne Aziz, auprès du futur président de la République. C’est la saison des coups tordus qui vont redoubler d’intensité aux cours des prochaines semaines. Tout y passera. On va continuer à se donner des coups pour se mettre à les compter par la suite». Les politiciens sont ainsi prévenus... 

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 14/02/2019 à 10h38, mis à jour le 14/02/2019 à 10h41