Dans la matinée de ce mercredi 26 juin, plus de 48 heures après la proclamation des résultats provisoires du scrutin présidentiel du 22 juin, les Mauritaniens sont encore privés d'Internet. Ce constat est surtout vrai pour les usagers de la 3G sur smartphone, de tous les opérateurs de téléphonie. Les abonnés à l'ADSL de certains opérateurs sont également concernés.
Les autorités de Nouakchott ne donnent pour l'instant aucune explication par rapport à cette mesure. Quand le ministre des télécommunications a été interrogé à ce propos, il a préféré botter en touche, par cette boutade: "n'avez-vous pas d'autres moyens de travail qu'Internet?".
Des sources officieuses signalent que cette coupure d’Internet "permet d’empêcher la diffusion des messages de haine et de violence à travers les réseaux sociaux".
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Du côté des leaders et des militants de l’opposition, on dénonce "une mesure de censure. Une démarche anti-démocratique destinée à couvrir une forfaiture consistant à détourner le suffrage des électeurs et la confiscation du pouvoir".
Ces résultats officiels provisoires, proclamés dimanche dernier, 23 juin en soirée, par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), renvoient à une victoire au premier tour de Mohamed Cheikh Ahmed Mohamed Ghazouani, candidat de la majorité, ancien chef d’état-major et ex-ministre de la Défense, proche du président en exercice, Mohamed ould Abdel Aziz, avec un peu plus de 52% des suffrages.
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Président désormais sortant de la République Islamique de Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz n'a pu se porter candidat du fait d'une dispositions constitutionnelles limitant les possibilités de réélection du président à deux mandats successifs.
Les partis de l’opposition conteste cette victoire et ses militants, dans les quartiers populaires, organisent des manifestations sporadiques pour protester «contre la fraude», perturbant ainsi certaines activités commerciales et de service dans la capitale, Nouakchott.