Mauritanie: deux candidats ont déposé un recours auprès du Conseil constitutionnel

Mohamed Ghazouani, Président de la République islamique de Mauritanie.

Mohamed Ghazouani, Président de la République islamique de Mauritanie. . DR/AFP

Le 26/06/2019 à 11h37, mis à jour le 26/06/2019 à 11h40

La contestation des résultats du scrutin présidentiel du samedi 22 juin se poursuit par des actes de violences. En outre, les candidats arrivés en seconde et troisième position ont déposé un recours auprès du Conseil constitutionnel et demandent l’annulation du scrutin.

Après la proclamation des résultats de la présidentielle mauritanienne donnant la victoire au candidat du pouvoir Mohamed Ahmed ould Mohamed ould Ghazouani, deux candidats ont déposé un recours devant le conseil constitutionnel hier, mardi 25 juin, demandant l'annulation du résultat de l'élection présidentielle de samedi dernier.

Il s’agit des candidats Biram Dah Abeid et Sidi Mohamed ould Boubacar, arrivés respectivement en deuxième et troisième position lors de ce scrutin.

Lors du dépôt de ce recours, Biram Dah Abeid a expliqué avoir demandé l’annulation des procès-verbaux dans de nombreux bureaux de vote à Nouakchott et dans certaines grandes villes, où il affirme avoir remporté la majorité des votes, contrairement à ce qui a été annoncé par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).

Les deux candidats demandent en conséquence qu'une nouvelle élection soit organisée, avec la désignation d'autres membres au sein de la CENI.

Rappelons que les résultats de ce scrutin, organisé le samedi 22 juin dernier, sont fortement contestés par les 4 candidats de l'opposition.

Après la proclamation de la victoire du candidat de la mouvance présidentielle avant l’annonce de la CENI, des échauffourées ont opposé les forces de l’ordre et les militants de Biram Dah Abeid et de Kane Hamidou Baba, de la coalition «Vivre ensemble».

A Nouakchott, les permanences de ces deux candidats ont été mises sous scellés par la police.

"Un candidat qui se proclame gagnant au premier tour, on ferme la CENI ensuite, alors que la CENI n’a pas encore terminé son travail de décompte: c’est ce qui a provoqué les réactions spontanées des électeurs, qui refusent un coup d’Etat", explique Mohamed ould Maouloud, l’un des candidats malheureux de ce scrutin présidentiel.

De son côté, le ministre mauritaien de l’Intérieur a accusé une "main étrangère" d’être à l'origine des violences enregistrées dans le pays depuis la proclamation des résultats, accusant le Sénégal, le Mali et la Gambie, dont les ambassadeurs ont été convoqués.

Une chose est cependant sûre, les recours déposés par les deux candidats malheureux auprès du Conseil constitutionnel ne vont pas changer les résultats, encore moins les annuler.

Ces recours ne feront que retarder un peu plus l'annonce officielle de la victoire de Ghazouani, en tentant de donner une tournure démocratique à ce processus électoral.

En attendant, pour casser ce mouvement de contestation naissant, le gouvernement a procédé à la coupure de l'accès à Internet, pour réduire les communications et les rassemblements des militants, opposés aux résultats annoncés par la CENI.

Par Karim Zeidane
Le 26/06/2019 à 11h37, mis à jour le 26/06/2019 à 11h40