Ainsi, le Forum National des Organisations de Droits Humains (Fonadh), un collectif d’une vingtaine d’ONG, appelle les autorités mauritaniennes «à mettre fin aux arrestations arbitraires» notées depuis la fin de l’élection présidentielle du 22 juin 2019, dans une déclaration rendue publique vendredi 5 juillet.
Ces arrestations ont eu pour théâtre à la fois "Nouakchott et les régions", signale le Fonadh. "Elles ont touché des militants de droits humains, des journalistes, des hommes politiques et des immigrés venus des pays de la sous-région, notamment le Sénégal, le Mali, la Côte d’Ivoire, la Gambie et la Guinée Conakry, tous arrêtés à leurs domiciles", signale la déclaration.
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"Certains de ces détenus ont été libérés sans qu’ils ne sachent les motifs de leur arrestation. Ce qui est contraire aux lois. Ce climat de violations systématiques et ciblées des droits de l’homme et des libertés est incompréhensible et inadmissible. Le Fonadh attire l’attention de l’opinion nationale et internationale sur la gravité d’une telle situation et des risques des dérapages".
Parmi les personnes arrêtées ces derniers jours, on note Samba Thiam, leader des Forces progressistes pour le changement (FPC-ex FLAM), Camara Seydi Moussa (journaliste)-tous 2 libérés) et Mohamed ould Wedia, journaliste proche de la mouvance islamiste (encore détenu).
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Par ailleurs, rappelle-t-on, dans la foulée de la contestation des résultats du scrutin du 22 juin, proclamant vainqueur au premier tour Mohamed Cheikh Ahmed Mohamed Ghazouani, candidat de la majorité, ancien chef d’état major, ex-ministre de la Défense et compagnon du président Mohamed ould Abdel Aziz depuis une quarantaine d’années, les autorités de Nouakchott avaient ordonné la coupure d’Internet pendant une dizaine de jours pour "éviter la propagation des messages de haine".