En séjour dans la ville côtière de Nouadhibou, Mohamed ould Abdel Aziz était accompagné, outre du roi Mswati III, d’une forte délégation gouvernementale, «dans le cadre d’une visite au cours de laquelle il s’informera en compagnie de son hôte, sur l’avancement de certains projets de développement et procédera au lancement de nouveaux projets», indique l’Agence Mauritanienne d’Information (AMI), canal officiel du gouvernement.
Cette visite a lieu à quelques jours seulement de la fin du mandat de Mohamed ould Abdel Aziz, prévu le 2 août prochain.
Il sera remplacé par le général à la retraite Mohamed Cheikh Ahmed Mohamed Ghazouani, son ami depuis quatre décennies, et vainqueur des élections dès le premier tour du scrutin présidentiel, le 22 juin 2019.
Lire aussi : Mauritanie: pourquoi Aziz réchauffe la piste des dossiers de détournements présumés?
Ainsi, en dépit du principe républicain suivant lequel «l’Etat est une continuité», le fait pour Mohamed ould Abdel Aziz d'annoncer le lancement de nouveaux chantiers, même en compagnie d’un illustre hôte étranger, prête à sourire et appelle à quelques interrogations.
Un spécialiste en communication assimile cette attitude «à un refus de tomber dans l’anonymat avec de forts gros risques d’oubli de la part d’une opinion généralement versatile vis à vis des leaders politiques. Ce qui explique l’attitude d’un président de la République hyperactif au crépuscule de son règne, avec des promotions et nominations au sein de la haute administration, notée au cours des derniers mois».
Lire aussi : Mauritanie: Ould Abdel Aziz en visite dans le pays, juste avant la fin de son mandat
Dans plusieurs médias locaux, Dane ould Othman, un député de l’Union pour la Démocratie et le Progrès (UDP), un parti de la coalition au gouvernement, appelle le nouveau président Mohamed Cheikh Ahmed Ghazouani «à revoir toutes les nominations issues des derniers mois, ainsi que les licences distribuées, qui relèvent d’une démarche inamicale et malsaine».
Ce député s'était montré jusqu'ici farouchement opposé à l’initiative d’un troisième mandat en faveur du président Mohamed ould Abdel Aziz. Manifestement, ses dernières décisions ne lui plaisent pas non plus.