Le président mauritanien, Mohamed ould Cheikh El Ghazouani, investi le 1er août 2019, poursuit sa série de rencontres avec les personnalités de l’opposition entamée il y a quelques semaines.
Ainsi, après Ahmed ould Daddah (RFD) et Mohamed ould Maouloud (UFP), il a reçu en audience lundi après-midi, Biram Dah Abeid, leader antiesclavagiste et candidat malheureux à l’élection du 22 juin 2019, classé deuxième avec plus de 18% des suffrages.
Un tête à tête de 3 heures d’horloge, dont le leader abolitionniste a livré le compte rendu au cours d’un point de presse organisé mardi 1er octobre en début d’après-midi.
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Les préoccupations exprimées par le leader antiesclavagiste au cours de cette rencontre concernent «la reconnaissance de l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), du parti Radical pour une action globale (RAG), une émanation de l’IRA, et tous les mouvements de la société civile et à caractère politique, victimes de la même injustice de la part de l’administration».
Biram a aussi exigé «la fin des poursuites politiques contre les hommes d’affaires Mohamed ould Bouamatou, Mohamed ould Debagh, l’homme politique Mustapha Limam Chaavi, les anciens sénateurs, des syndicalistes, des journalistes et des militants encore détenus dans la ville de Kaédi (vallée du fleuve), suite à la contestation des résultats du scrutin présidentiel du 22 juin 2019».
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Parmi les préoccupations de l’opposant, classé deuxième à l’issue du scrutin présidentiel du 22 juin 2019, exposées au chef de l’Etat, figurent également «la fin des pratiques esclavagistes et la poursuite sans complaisance de tous les présumés auteurs de cette infraction, qui constitue un crime contre l’humanité. Le règlement du passif humanitaire des années 1989/1992, qui s’est traduit par des déportations, exécutions extra judiciaires et spoliations, une répartition plus équitable des ressources nationales, la fin de la politique de discrimination sous toutes ses formes, qui exclut les Haratines et négro-africains, de toutes les responsables publiques, civiles, militaires et des milieux d’affaires».
Le leader abolitionniste plaide pour une large concertation nationale sur toutes ces questions, déterminantes pour la cohésion nationale, la cohabitation et l’avenir de la Mauritanie.
Biram a enfin abordé la question de la gestion du président sortant et la situation des finances publiques. Sauf que sur ce point, le chef de l’Etat a défendu la bonne santé des finances publiques et «l’intégrité» du président Mohamed ould Abdel Aziz.