Mauritanie: voici ce que les islamistes ont demandé au président Ghazouani

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Le 16/11/2019 à 09h16, mis à jour le 16/11/2019 à 09h52

Mohamed Mahmoud ould Sidi, président du parti Tawassoul a rencontré le président Mohamed ould Cheikh El Ghazouani. Les islamistes ont demandé au président de mettre en place des réformes urgentes en vue de corriger les dysfonctionnements dans la gouvernance.

Le président mauritanien, Mohamed ould Cheikh El Ghazouani, continue sa série de rencontres avec les dirigeants de l’opposition, entamées depuis quelques semaines.

Ainsi, mercredi 13 novembre, il a reçu en audience le leader du Rassemblement national pour la réforme et le développement (RNRD/Tawassoul), principal parti de l’opposition, Mohamed Mahmoud ould Sidi, selon une annonce faite par le parti.

Cette formation, qui a soutenu la candidature de Sidi Mohamed ould Boubacar (3e avec plus de 17% des suffrages) à l’occasion de l’élection présidentielle du 22 juin 2019, est représentée à l’assemblée nationale par 16 députés.

Toutefois, quelques figures connues, sorties de ses rangs, avaient jeté leur dévolu sur le candidat Ghazouani, devenu depuis président.

Au cours de cette audience «Mohamed Mahmoud ould Sidi a exposé au président de la République la vision du parti et les défis politiques, économiques et sociaux» auxquels est confronté le pays, explique un communiqué du parti islamiste modéré.

Le responsable islamiste a soutenu devant le chef de l’Etat «la nécessité d’initier rapidement des réformes en vue de corriger les dysfonctionnements dans la gouvernance, notamment la gestion de la question de l’unité nationale».

Cette question de l’unité et de la cohésion nationale en Mauritanie renvoie à deux problématiques: la pratique séculaire de l’esclavage domestique et la cohabitation entre les différentes communautés, avec une frange négro-africaine dont les porte-voix dénoncent régulièrement l’exclusion.

Les réformes réclamées par le RNRD ont également pour objectif «d’améliorer les conditions de vie de la population et un meilleur ancrage de la démocratie».

Investi le 1er août 2019, le président Mohamed ould Cheikh Ghazouani a bouclé l’étape symbolique des 100 jours aux commandes de l’Etat, le 8 novembre dernier.

Pendant cette période, il a rencontré tous les leaders de l’opposition dans le cadre d’une démarche en rupture totale avec le style de son prédécesseur, Mohamed ould Abdel Aziz, qui entretenait des rapports tendus et souvent polémiques avec cette frange de la classe politique, notent les observateurs.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 16/11/2019 à 09h16, mis à jour le 16/11/2019 à 09h52