Mauritanie. El Ghazouani déclare son patrimoine devant la "Commission pour la Transparence", rien n'en filtre

Le président mauritanien Mohamed Cheikh El Ghazouani.

Le président mauritanien Mohamed Cheikh El Ghazouani. . DR

Le 25/12/2019 à 13h22, mis à jour le 25/12/2019 à 13h24

Mohamed ould Cheikh El Ghazouani, président de la Mauritanie depuis le 1er août 2019, a effectué sa déclaration de patrimoine devant la Commission pour la Transparence financière dans la vie publique, hier, 24 décembre. Paradoxe: malgré la dénomination de cette instance, rien n'en a filtré.

Le document spécifiant la déclaration de patrimoine du président en exercice de la République Islamique de Mauritanie a été remis au Rapporteur de la Commission pour la Transparence financière dans la vie publique, en présence du président de la Cour suprême et du président de cette Commission.

En Mauritanie, la déclaration de patrimoine du Président de la République, au début et à la fin de son mandat, est prévue par la loi 2007-054 relative à la transparence financière dans la vie publique.

Les détails sur la composition et la valeur globale du patrimoine présidentiel n’ont cependant, malgré la dénomination de cette instance, pas été divulgués.

D’où de multiples interrogations des internautes sur cet exercice, dont le caractère de "transaprence" est visiblement très écorné par le secret gardé sur les biens détenus par le président, contenus dans ce document.

Commentant cette absence d'informations, le Pr Lô Gourmo, vice-président de l’Union des Forces de Progrès (UFP), parti de opposition, fait remarquer que «l’article 2 de la loi 2007-054, oblige le président de la République, en début et fin de mandat, non seulement à faire une déclaration de son patrimoine, et celui de ses enfants mineurs, mais aussi, et surtout, de rendre publique chacune de ces deux déclarations. Le président de la République est le seul assujetti à cette obligation de publication».

Selon la législation mauritanienne explique, de plus, ce leader de l'opposition, «toutes les autres personnes visées par les articles suivants (Premier ministre, membres du gouvernement, magistrats, etc.) ne sont pas soumises à cette obligation de publication, et sont même assurées d’une garantie de confidentialité [comme le stipulent] l'article 11 et surtout l'article16 [de la loi 2007-054]».

Pour Lô Gourmo, qui s’exprime en tant que juriste, «toute autre interprétation de la lettre et de l’esprit de la loi serait difficile à justifier au regard de la clarté de ses termes».

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 25/12/2019 à 13h22, mis à jour le 25/12/2019 à 13h24