Mohamed ould Abdel Aziz, l’ex-président mauritanien, est accusé par les enfants Senoussi d’avoir «vendu» leur père au premier gouvernement de transition, qui a suivi la fin du régime de la révolution de 1969.
«Des membres de la famille Senoussi résidents au Caire (Egypte), se sont procurés des billets à destination de Nouakchott, lundi dernier, dans l’objectif de porter plainte contre l’ancien président, Mohamed ould Abdel Aziz, qu’ils accusent d’avoir trahi, vendu et livré leur père à l’ennemi» c’est-à-dire l’ancien gouvernement de transition de Libye, peut-on lire sur le forum francophone Cridem.org. Ce dernier traduisant une publication du site arabophone Taqadoum.
Anoud, fille de Senoussi, étudiante de 22 ans, avait formulé les mêmes accusations contre l’ancien chef d’Etat mauritanien, il y a quelques années, lors d’un entretien avec la chaîne de télévision France24.
Abdallah Senoussi a été arrêté en mars 2012 à l’aéroport de Nouakchott, alors qu’il voyageait avec un passeport malien sous une identité d’emprunt.
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Plusieurs années après son extradition vers la Libye, suivant une procédure très contestée (voire extrajudiciaire), cette affaire a continué à susciter une énorme controverse et les dénonciations incessantes de l’opposition mauritanienne.
Ainsi, en mars 2016, après la déclaration d’un ancien Premier ministre libyen, Abderahmane El Kib, au sujet «du versement d’une enveloppe de 50 milliards d’ouguiyas (135 millions de dollars), à la Mauritanie, pour obtenir l’extradition de Senoussi», Salah ould Hanana, président du parti Hatem, dénonçait de l’argent sale «issu d’une transaction commerciale honteuse, qui doit être restitué au peuple libyen».
L’existence d’une telle enveloppe, si elle était confirmée, pourrait susciter des interrogations quant à sa budgétisation au profit de l’Etat.
La perspective de cette nouvelle plainte contre Mohamed ould Abdel Aziz survient dans un climat politique électrique, dominé par le refus de l’ancien chef d’Etat de déférer à la convocation d’une Commission d’enquête parlementaire (CEP), qui mène des investigations sur plusieurs aspects de la gouvernance de son régime au cours de la décennie écoulée.