Mauritanie: le père du blogueur condamné à mort demande l’asile en France

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Le 17/12/2016 à 16h41

Mohamed Ould M’Kheitir, père de Cheikh Mohamed Ould M’kheitir, le blogueur mauritanien condamné à la peine capitale en 2015, pour des écrits «blasphématoires» a demandé l’asile politique à la France, selon une nouvelle annoncée la presse locale.

«L’ambassade de France à Dakar s’occupe actuellement de la procédure spéciale relative à l’octroi du droit d’asile au profit de l’ex-hakem, préfet de la Moughataa, dans le département de Nouadhibou», écrit mercredi soir le site d’informations en ligne «Esshraa» citant des sources dignes de foi. La représentation diplomatique attend une réponse rapide du quai d’Orsay.

Mohamed Ould M’Kheitir et son épouse se trouvent dans la capitale sénégalaise depuis le mardi 13 décembre, précise le site. Préfet de Nouadhibou, capitale économique mauritanienne à 465 kilomètres au Nord de Nouakchott, au moment des faits, l’administrateur civil Mohamed Ould M’kheitir a été débarqué de son poste juste après la mise en ligne de l’article ayant valu à son fils la condamnation à la peine de mort.

Mauritanie: des Imams demandent l’exécution du blogueur «blasphémateur»

Cheikh Mohamed Ould M’Kheitir a été reconnu coupable «d’apostasie» et condamné à la peine capitale par une cour criminelle de Nouadhibou en décembre 2015. La cour d’appel de la grande métropole du Nord de la Mauritanie a requalifié l’infraction «d’apostasie» en «mécréance» sans toutefois toucher à la nature de la peine dans un arrêt rendu au mois d’avril 2016.

Cette affaire qui fait les choux gras de la presse locale et internationale depuis le mois de décembre 2014, est actuellement pendante devant la Cour suprême. La haute juridiction rendra son verdict le 20 décembre prochain.

Ainsi, la nouvelle de la demande d’asile du couple M’Kheitir au gouvernement de France tombe à une semaine de l’échéance capitale que représente le prononcé de l’arrêt de la haute juridiction. Des foules manifestent régulièrement, notamment après les grandes prières du vendredi après midi, pour réclamer l’application de la peine capitale à l’encontre du jeune blogueur mauritanien. Au même moment, des ONG et gouvernements occidentaux exhortent les autorités mauritaniennes à garantir son droit à la vie.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 17/12/2016 à 16h41