Mauritanie: la chasse aux faux diplômes risque d’éclabousser de hauts fonctionnaires

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Le 23/01/2017 à 11h00, mis à jour le 23/01/2017 à 11h03

Le gouvernement mauritanien compte lancer une chasse contre les détenteurs de faux diplômes dans l’administration. Une autorité d’authentification des documents universitaires pourrait voir le jour afin de débusquer les nombreux faux diplômés.

La haute administration mauritanienne est truffée de responsables aux CV remplis de diplômes supérieurs mais incapables de rédiger la moindre correspondance en arabe ou en français et incompétents avérés dans les domaines dans lesquels ils se prétendent experts. La raison est simple. Un grand nombre d’individus arrivent aux commandes d’importants postes de l’Etat sans avoir l’expertise nécessaire à l’accomplissement de leur tâche.

Ainsi, la présence de faux diplômes dans la haute administration apparaît comme un secret de Polichinelle en Mauritanie. La profondeur du mal est arrivée à un point tel que des voix autorisées s’élèvent pour réclamer des mesures d’assainissement qui permettraient de nettoyer les écuries d’Augias.

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Illustration avec une sortie sur les réseaux sociaux de Moctar Ould Dahi, secrétaire général du ministère chargé des Relations avec le Parlement et la société civile, cité par la presse arabophone, qui plaide en faveur «de la création d’une Agence nationale chargée de l’authentification des diplômes des fonctionnaires publics. Cette mesure conduira des centaines, voire des milliers de responsables de la haute administration mauritanienne au chômage, car les vérifications prouveront l’existence de nombreuses falsifications et de faux diplômes, particulièrement au niveau des emplois supérieurs».

Une chose est sûre, de nombreux cadres se prévalent de gros parchemins sans être jamais passés par la case baccalauréat.

Pour faire face à la situation, outre l’authentification des diplômes, le gouvernement mauritanien réfléchit à la mise en place «d’un nouveau système de recrutement des fonctionnaires publics avec des critères basés sur un bac +2, bac +3, bac +4, bac +5 et bac +7 à la place des appellations actuelles (licence, maîtrise, doctorat), en raison de la détention de diplômes supérieurs par de nombreux cadres mauritaniens qui ne peuvent pas présenter le premier document du cursus universitaire.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 23/01/2017 à 11h00, mis à jour le 23/01/2017 à 11h03