Le Premier ministre mauritanien, Yahya Ould Hademine, a présenté sa Déclaration de politique générale (DPG) devant le Parlement le jeudi. Ce grand oral qui a les couleurs du déjà vu, du fait de ses ressemblances avec les discours des années passées, a été l’occasion pour le Premier ministre de faire le bilan des réalisations de l’exercice écoulé: «actions de nature à consolider, préserver et développer les acquis», avec en projection la volonté de poursuivre la mise en œuvre des réformes et des programmes en cours.
Mais le temps fort du discours de Ould Hademine a été la révélation suivante: «une série d’inspections menées par les services spécialisés de l’Etat a permis la découverte de 446 entreprises fictives».
Selon un juriste, une entreprise est qualifiée de fictive lorsque les personnes qui se présentent comme ses associées n’offrent pas les caractéristiques et les qualités requises à cet effet. Une telle entité est «nulle et ne produit pas d’effets de droits» explique t-il.
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Reste à savoir quelle est la nature réelle des entreprises jugées fictives. En effet, dans un contexte africain, marqué par une forte domination du secteur informel, on se demande si le Premier ministre n’a pas assimilé plusieurs entreprises évoluant dans le dit secteur à des entités «fictives» alors qu’elles existent et auraient besoin d’une action de formalisation.
A noter aussi que le Premier ministre a saisi l’occasion pour souligner que ces inspections qui rentrent dans le cadre de la volonté des autorités d’appliquer la réglementation, ont aussi permis d’identifier 314 travailleurs étrangers employés en violation des règles de législation nationale. Pour rappel, cette situation avait entraîné l’année dernière des remous au sein de plusieurs filiales de multinationales implantées en Mauritanie (Tasisat, Mauritel, Mattel, etc.) qui employaient des expatriés ne disposant pas de permis de travail en Mauritanie.