La Mauritanie est confrontée au fléau des faux diplômes. Certains cadres à des postes enviables et stratégiques au sein de la haute administration mauritanienne seraient concernés.
Cette réalité était jusque-là un secret de Polichinelle. Des titulaires de doctorat incapables de rédiger un courrier sont légion dans l'administration.
Pour cacher leurs faiblesses, ils se présentent comme «francisants» face à un usager maîtrisant la langue arabe et «arabisants» dans le cas inverse. Une situation connue de tous, mais qui est malheureusement restée taboue.
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Aujourd’hui, les lignes bougent et les plus hautes autorités ont décidé de s’attaquer au fléau. Ainsi, répondant à la question orale d’un député mercredi après-midi, au cours d’une séance de l’assemblée nationale, Coumba Bâ, ministre de la Fonction publique, du travail et de la modernisation de l’administration, a déclaré qu’une Commission d’authentification et d’équivalence des diplômes (CAED), mise en place par le gouvernement, est actuellement à pied d’œuvre.
A ce jour «110 diplômes ont été examinés et seulement 30 ont été authentifiés. Les titres ne satisfaisant pas aux conditions requises pour leur adoption ont été rejetés. Le gouvernement accorde une attention particulière au fléau de la falsification des diplômes. Ainsi, tous les cas de cette nature décelés seront immédiatement déférés devant la justice qui va ouvrir une enquête conformément à la loi. Le phénomène des faux diplômés a un impact négatif sur les prestations du service public», a-t-elle souligné.
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«Le gouvernement a désormais adopté une stratégie anticipative pour faire face au phénomène, avec la création de deux nouvelles structures: la Commission nationale des concours (CNC) et la Commission d’authentification et d’équivalence des diplômes (CNAED), présidée par un conseiller du président de la République».