Mauritanie: violences policières contre des bacheliers non admis à l’université

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Le 27/10/2019 à 10h09, mis à jour le 27/10/2019 à 13h14

600 élèves mauritaniens titulaires du Baccalauréat, ayant atteint l’âge limite de 25 ans, sont interdits d’inscription à l’université publique. Ils sont exclus par une mesure gouvernementale «qui rentre dans le cadre d’une réforme de l’enseignement», selon le ministre de l’Enseignement supérieur.

Mécontents d’une nouvelle disposition controversée et au centre d’un débat passionné depuis quelques mois, les 600 nouveaux bacheliers ayant atteint l'âge de 25 ans ont décidé d’organiser un sit-in de protestation devant le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, vendredi efin d’après midi.

Des unités anti-émeutes de la police déployées sur les lieux sont alors intervenues usant de bombes lacrymogènes et de matraques pour disperser le rassemblement.

Une intervention dont l’effet est de faire monter la colère des bacheliers, dont «l’action pacifique, vise simplement à sensibiliser les plus hautes autorités du pays, sur le sort injuste et cruel qui nous est réservé par un Etat démissionnaire devant ses responsabilités», déplore M.Y.D., un jeune bachelier sans orientation.

Et d'ajouter: "La puissance publique se cache derrière une réforme impertinente en vue de justifier un refus de consacrer à l’éducation toutes les ressources nécessaires à un véritable système d’enseignement de qualité"

«Je suis bachelier. J’ai 25 ans. Je suis issu d’une famille aux ressources limitées et mon pays me ferme les portes de l’avenir pour une limite d’âge imaginaire et surtout totalement arbitraire», ajoute Sidi Mohamed.

Sur les lieux du sit-in, en signe de solidarité avec les étudiants, plusieurs députés issus de l’opposition, à l’image de Mme Kadiata Malick Diallo, ont condamné les violences policières du vendredi après-midi, appelé le gouvernement à arrêter la répression et ouvrir un dialogue avec les bacheliers pour trouver une solution juste et consensuelle à cette épineuse question.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 27/10/2019 à 10h09, mis à jour le 27/10/2019 à 13h14