Sénégal: un an après la mort de leur camarade Fallou Sène, les étudiants toujours en colère

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UGB. dr

Le 14/05/2019 à 12h18, mis à jour le 14/05/2019 à 12h21

Fallou Sène est décédé voici un an sous les balles des forces anti-émeutes, à l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis. Alors que l’enquête piétine, la Coordination des étudiants de Saint-Louis réclame justice pour leur camarade.

La Coordination des étudiants de Saint-Louis (CESL) veut que toute la lumière soit faite sur la mort de leur camarade Fallou Sène, tué par les forces de l’ordre à l’université Gaston Berger de Saint-Louis. Lors d'une conférence de presse le week-end dernier, Daouda Sagna, président de la CESL et ses camarades ont sommé les autorités de prendre plus au sérieux cette affaire, sur le bureau du procureur depuis le 15 mai 2018.

Les étudiants de l’UGB se souviennent encore de leur camarade Fallou, un an après son assassinat dans l’enceinte de l’établissement.

Ils s'apprêtent à organiser une marche de protestation, ce mardi 14 mai, à la veille de l’anniversaire de la mort de leur camarade, décédé après avoir reçu une balle tirée par un gendarme.

Selon les responsables de la coordination des étudiants de Saint-Louis (CESL), «la principale doléance des étudiants reste et demeure la vérité sur la mort de Mouhamadou Fallou Sène».

"Depuis le 15 mai 2018, nous réclamons justice pour le camarade Fallou Sène, "assassiné" par les forces de l’ordre à l’intérieur du campus. Malheureusement le rythme auquel l’enquête est menée ne laisse plus aucun doute [sur le fait] que les autorités ne sont pas prêtes à faire éclater toute la vérité. Mais qu’elles sachent que la bataille sera maintenue jusqu’à ce que tout soit tiré au clair. D’ailleurs, à la veille de la date anniversaire de sa mort, une marche pacifique sera organisée pour rappeler aux autorités universitaires et étatiques leurs engagements pris devant la nation", a indiqué Papa Ousseynou Fall, porte-parole des étudiants de l'université.

La CESL dénonce aussi, par ailleurs, les difficiles conditions de vie des étudiants au sein du campus social de l’UGB et le manque de dialogue entre l’administration de l’université et les étudiants.

Le 10 avril dernier, ils avaient bloqué la Route Nationale 2, et quelques-uns d’entre eux s’en étaient même pris au recteur de l'université, Ibrahima Tiaré, en versant le contenu d’une fosse septique dans son bureau.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 14/05/2019 à 12h18, mis à jour le 14/05/2019 à 12h21