Mis à part l'indignation des internautes, le silence prévaut en Mauritanie de la part des autorités du pays, après l’annonce par un média mauritanien, de la mort de deux orpailleurs, tués par des éléments du Polisario au Nord de Zouérate. L'attaque a également fait un blessé.
A l'après midi d'hier, lundi 9 décembre, aucune réaction officielle n’a encore été émise.
Toutefois, El Arbi ould Moulaye, orpailleur natif de la région de Zouerate, qui connaît parfaitement la zone et l’activité, rappelle «que ce genre d’incidents malheureux est fréquent sur toutes les frontières au Nord, à l’Est et au Sud. Toutefois, dans le cas du Nord, il faut savoir que parmi les individus sur le terrain, on retrouve toutes les catégories d’activités licites, illicites et mêmes celles relevant du crime organisé et transfrontalier (trafics en tous genres, terrorisme…). Il faudrait savoir les conditions dans lesquelles s’est produit le drame de dimanche soir [des tirs délibérés, ou des véhicules se renversant au cours d’une course-poursuite, Ndlr] pour éventuellement donner un avis».
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Pour cet orpailleur, cette zone est très dangereuse. «J’ai toujours mené l’activité d’orpaillage mais en évitant soigneusement de sortir du territoire mauritanien pour ne pas exposer ma vie. Ce qui n’est pas le cas de tous les individus exerçant la même activité, qui se rendent souvent dans des zones ou se trouvent des éléments du Polisario ou en franchissent la frontière algérienne».
Interrogé sur les difficultés à identifier ces frontières, il répond en connaître les délimitations, ce qui lui permet d’éviter les risques d’aventure. ce qui n'est pas le cas pour tous le monde.
Outre la mort des trois Mauritaniens, le Polisario a également «immobilisé 16 véhicules appartenant à des orpailleurs mauritaniens. Il exige le versement d’une taxe de 300.000 ouguiyas anciennes par voiture, pour relâcher les véhicules confisqués», selon le site Sahara médias.
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Sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes interpellent les autorités, toujours silencieuses sur cette tuerie.
«Nous avons besoin de quelque chose de clair. C’est dans cette zone que se rendait l’ancien chef de l’Etat tous les 7 mois», lance un internaute.
Un autre commentateur déplore «le silence de la presse officielle» et explique les risques pris par les orpailleurs par la situation difficile que traversent les Mauritaniens avec notamment un «chômage qui ravage la jeunesse».
Un autre orpailleur «parle de la fièvre de l’or, comme au Far West, au moment où le régime de Ould Abdel Aziz voulait détourner les Mauritaniens du pillage grandeur nature des deniers publics organisé autour du Trésor public et de la Banque Centrale. Il fallait leur donner un os à ronger».
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D'où l'ouverture de l'orpaillage à la population mauritanienne par l'ancien régime sans que l'activité ne soit orgnaisée pour éviter des drames de ce genre.
La seule chose qui semblait intéresser l'ancien régime était, en plus de détourner les Mauritaniens de la chose politique et de la situation économique du pays, les recettes que l'Etat pouvait tirer de cette nouvelle manne.
En effet, plus de 20.000 personnes se sont ruées vers l'or.
L'Etat a mis en place une taxe de 100.000 ouguiyas anciens à payer au Trésor pour l'obtention d'un agrément et appliqué un droit de douane de 300.000 ouguiyas sur le détecteur de métaux, un outil importé et indispensable à l'activité d'orpaillage.
Ce sont ainsi d'mportantes recettes que cette activité a généré pour le Trésor, lors du lancement de cette activité en 2016.
il a fallu attendre la multiplication des incidents et des arrestations d'orpailleurs mauritaniens pour que l'armée mauritanienne décide d'apporter un soi-disant encadrement à cette activité, au niveau de la frontière nord-est du pays.
Toutefois, les consignes données par l'armée sont loin d'être respectées par les orpailleurs qui s'aventurent de plus en plus en dehors des frontières mauritaniennes.