Mauritanie: vers une révision des règles d’accès à la profession d’avocat

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Le 11/01/2020 à 10h52, mis à jour le 11/01/2020 à 10h58

Le gouvernement mauritanien a examiné et adopté un projet de loi visant à clarifier les critères d’accès à la profession d’avocat. Objectif: faire en sorte que les avocats contribuent à l’émergence d’un système judiciaire fiable, attractif et sécurisant pour l’investissement et les citoyens.

Personne régulièrement inscrite au barreau, l’avocat, qui conseille en matière juridique, assiste ses clients devant les cours et tribunaux, est un auxiliaire incontournable de la justice. Un rôle que semblent avoir compris les nouvelles autorités mauritaniennes, qui envisagent une révision des règles d’accès au barreau.

Le nouveau texte a pour objectif «de mettre en place des règles précises et claires, ainsi qu’une organisation de la profession permettant une meilleure contribution des avocats à l’émergence d’un système judiciaire fiable, attractif et sécurisant pour l’investissement et les citoyens de manière générale», selon une déclaration publiée à l’issue du Conseil des ministres.

S’exprimant au cours d’un point de presse consacré aux commentaires des résultats des travaux du Conseil des ministres, le Dr Haimouda ould Ramdane, ministre de la Justice, a expliqué que la révision «a pour but d’harmoniser les réformes juridiques, économiques et sociales, entreprises par le gouvernement, en vue de rehausser et perfectionner le rendement des intervenants dans le champ juridique et judiciaire, surtout l’amélioration du rôle de l’avocat dans le cadre de la lutte contre le blanchiment de l’argent» et toutes les autres activités illicites.

Une orientation qui nécessite la mise à jour de la loi en vue «de mieux faire connaître la profession d’avocat, élaborer et adopter des critères précis et clairs pour accéder à l’office et mettre en place une organisation permettant une meilleure contribution de l’avocat à un système judiciaire viable et fiable».

Le texte prévoit la création d’une Caisse d’assurance maladie des avocats (CAMA).

Donnant son opinion sur la situation actuelle de la profession, maître Brahim ould Ebety, l’un des praticiens les plus anciens du barreau de Mauritanie, rappelle que «la situation de l’avocat est tributaire et à l’image de celle de la justice, qui a besoin effectivement d’une réforme en profondeur pour une remise aux bonnes normes».

Le barreau de Mauritanie compte actuellement plusieurs centaines d’inscrits, pour un pays de 4,5 millions d’habitants, avec un Produit intérieur brut (PIB) relativement limité.

Un nombre disproportionné d’avocats par rapport à la taille de la population, à l’activité judiciaire et économique et au contentieux, qui peut être imputé au manque de rigueur dans les critères d’accès à la profession.

Du coup, de nombreuses robes noires, sevrées d’affaires pendant très longtemps, se retrouvent dans une situation d’extrême précarité.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 11/01/2020 à 10h52, mis à jour le 11/01/2020 à 10h58