Une photo controversée montrant des avocats en toge rassemblés autour de l’opposant Maurice Kamto, probablement à son domicile, fait jaser sur les réseaux sociaux au Cameroun depuis quelques jours, suscitant le courroux d’internautes qui dénoncent le port de la robe dans un lieu privé.
Certains médias locaux ont utilisé cette photo pour illustrer des articles dans lesquels ils parlent d’une «allégeance» des avocats au leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), par ailleurs avocat.
Face à la polémique, le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Cameroun, Me Charles Tchakoute Patie a, le 18 octobre dernier, fait une mise au point tant sur la question du port de la robe d’avocat (ou du costume professionnel en général) que sur «l’ambiguïté» que peut générer cette image.
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«Je le dis sans ambages: les avocats ne peuvent revêtir leur robe qu’à des occasions consacrées par les usages et traditions séculaires. Les domiciles privés ne sont d’aucune façon les lieux où la robe d’avocat peut être portée, sauf situations très particulières sur autorisation expresse et préalable du bâtonnier», tempête le patron du barreau, qui déclare être étranger à cette photo, alors que certaines informations dans la presse ont laissé croire qu’il était présent au moment où celle-ci a été prise, même s’il n’apparait pas sur le cliché.
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Si l’avocat est un citoyen jouissant comme tel de tous les droits consacrés par la Constitution, y compris celui d’adhérer à une formation politique de son choix, «en revanche, il relève d’une corporation réglementée qui l’astreint à des devoirs découlant des règles, traditions et usages professionnels, notamment en ce qui concerne le port de la robe», rappelle le bâtonnier.
Cette photo «désacralise la robe, attribut et symbole essentiels de la profession d’avocat», déplore Me Tchakoute Patie, non sans rappeler que le Barreau du Cameroun n’est pas un parti politique et n’entretient aucune accointance avec quelque parti politique ou leader politique que ce soit.
Le barreau, ra-t-il réitéré, est une «organisation professionnelle, mais aussi un observateur avisé et attentif de la société».