Face à une pathologie pour laquelle les systèmes sanitaires de la région sont mal préparées, le seul moyen de s’en préserver est de couper la chaîne de transmission par des mesures préventives, parfois extrêmement contraignantes, surtout pour les populations des zones transfrontalières habituées aux activités informelles quotidiennes d’un Etat à l’autre.
Ainsi, malgré la vigilance des forces armées et de sécurité de part et d’autre, et même la mise sur câle de toutes les pirogues sur le fleuve Sénégal (qui sert de frontière naturelle entre la Mauritanie et le Sénégal sur plus de 700 kilomètres) et la Falémé (qui sépare le Mali du Sénégal), les mesures sanitaires et sécuritaires prises par les autorités gouvernementales sont régulièrement violées.
Le mouvement des populations semble encore plus difficile à canaliser sur la frontière orientale entre la Mauritanie et le Mali, frontière non seulement très longue, mais qui n’est matérialisée par aucun obstacle naturel.
Ainsi, parfois des populations vivant en territoire mauritanien disposent de papiers administratifs maliens, et vice versa.
Lire aussi : Mauritanie: surveillance militaire renforcée à la frontière algérienne pour cause de coronavirus
Au niveau de la frontière sud, les infiltrations par le fleuve ont été à l’origine d’arrestations au Sénégal et en Mauritanie.
Le même phénomène a été signalé dans la vaste et désertique région de Zouerate (nord) aux confins des frontières avec l’Algérie et le Mali, habituellement écumée par les adeptes de plusieurs formes de trafics illicites.
Face à cette situation, le chef d’état-major général des armées de Mauritanie, le général de division, Mohamed Cheikh ould Mohamed Lemine, effectue actuellement une tournée de sensibilisation des populations au niveau des zones frontalières.
Dans le cadre de cette visite en plusieurs étapes, le chef de l’armée a invité les populations à la vigilance «en dénonçant rapidement les personnes infiltrées, quels que soient les liens de parenté, et à coopérer avec les autorités administratives et sécuritaires pour assurer une fermeture stricte des frontières entre notre pays et les Etats du Mali et du Sénégal, sur la base d’une décision commune des chefs d’Etat, afin de contenir la propagation du coronavirus (COVID-19)».
Lire aussi : Coronavirus. Mauritanie-Sénégal: fermeture de la frontière terrestre entre les deux pays
Mohamed Cheikh ould Mohamed Lemine a par ailleurs, souligné la conscience des autorités par rapport «au dommage et préjudice sur les activités économiques et commerciales» résultant de la fermeture des frontières, dont le gouvernement tente d’atténuer les effets par un plan de riposte contre le coronavirus.