Vidéo. Mauritanie: indignation et volonté de justice, après l'assassinat d'une jeune femme

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Le 16/04/2020 à 11h25, mis à jour le 16/04/2020 à 20h30

VidéoL'assassinat de Kadijetou Omar Sow, âgée d'une trentaine d'années, dont le corps sans vie a été retrouvé entre Nouakchott et Rosso, a entraîné une vague d'indignation dans le pays. Les militants féministes appellent à l’adoption d’une loi réprimant les violences commises envers les femmes.

Le crime commis sur Kadijetou Omar Sow, une jeune femme qui était âgée d’une trentaine d’années, et qui avait disparu depuis le 25 mars dernier, a été à l'origine d'une vague d'indignation dans la société mauritanienne, tout particulièrement à Nouakchott, parmi les militants des mouvements et des ONG féministes, depuis que le corps sans vie de la victime a ainsi été retrouvé dimanche dernier, près de la localité de Tiguent (à mi-chemin entre Nouakchott et Rosso). 

Maimouna mint Saleck, présidente de l’ONG «Biodiversité» condamne cet acte odieux, pour lequel elle a des difficultés à trouver des mots.

Ce crime perpétré sur cette jeune femme vient s'ajouter à une longue liste de femmes et de jeunes filles victimes de violences, alors que les coupables restent souvent impunis.

Cette militante s’interroge, de plus, sur le fait qu'une loi qualifiant ce type de crime commis sur des femmes, bloquée depuis quelques années dans le pays, puisse enfin être votée 

Pour sa part, Kadiata Malick Diallo, députée de l’Union des Forces du Progrès (UFP -parti de l'opposition), est profondément bouleversée par ce meurtre. Cette élue, qui siège au parlement mauritanien, évoque les faits et les recherches effectuées par les autorités policières après la disparition de Kadijdetou Omar Sow, lesquelles ont abouti à la découverte de sa dépouiille à Tiguent. 

La députée de l'UFP explique pour quelles sont les raisons du retard constaté dans l’adoption d’une loi réprimant les violences commises envers les femmes et les jeunes filles dans le pays. 

Ce projet de loi a en effet déjà été soumis à l’Assemblée nationale, par le gouvernement, à deux reprises, mais à chaque fois, retiré à la demande de l’exécutif, à cause de «dispositions contraires à l’Islam».

A cause de cette absence d’une réelle volonté de faire face à ce sérieux problème de société, le gouvernement mauritanien se retrouve accusé de tenter de diluer un problème réel. 

En conséquence, Kadiata Malick Diallo, députée de l’Union des Forces du Progrès, exhorte les autorités «à prendre toutes les mesures pour mettre fin à ces pratiques ignobles».

Une personne a été arrêtée au cours de l'enquête menée sur cette affaire, et se trouve actuellement en garde à vue. Il s'agit d'un individu qui a montré l’endroit dans lequel le corps sans vie de Kadijetou a été retrouvé, et qui aurait fait des aveux circonstanciés en rapport avec ce crime, commis le 25 mars 2020. 

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 16/04/2020 à 11h25, mis à jour le 16/04/2020 à 20h30