Mauritanie: des condamnés pour terrorisme demandent leur libération

Salafistes mauritaniens avec Khadim ould Semam au centre.

Salafistes mauritaniens avec Khadim ould Semam au centre.. DR

Le 13/05/2020 à 12h36, mis à jour le 13/05/2020 à 12h39

Les familles de salafistes mauritaniens emprisonnés demandent au président Mohamed Cheikh El Ghazouani leur libération. Certains sont sous le coup de lourdes peines et refusent toute idée de repentir.

La présidence de Mohamed Cheikh El Ghazouani, élu le 22 juin 2019, semble éveiller l'espoir d’une hypothétique libération chez les proches de prisonniers reconnus coupables d’attentats terroristes et purgeant de lourdes peines de prison. Leur leader, Khadim ould Seman, condamné à la peine capitale, est parmi eux.

Ces détenus dits «salafistes» avaient exprimé leur rejet de toute idée de repentir lors d’un dialogue national avec le gouvernement et les sommités des sciences islamiques, qui avait été organisé en 2010,

Or, depuis quelques semaines, des membres de leurs familles organisent régulièrement des sit-in devant la présidence de la République pour demander leur libération.

Ils ont aussi envoyé un courrier au président, où ils expriment l’espoir que le mandat de Ghazouani sera «caractérisé par le rétablissement de l’Etat de droit et des libertés fondamentales, se traduise par la réparation de toutes les injustices et la libération de ces détenus».

Parmi les attaques ayant valu leurs condamnations, se trouve l'assassinat de touristes français, le 24 décembre 2007 près d’Aleg, à 250 kilomètres au sud-est de Nouakchott.

Avant que la question d’une éventuelle libération ne se pose, on est en droit de se demander si ces prisonniers, qui s'affichaient comme irréductibles, sont désormais dans les dispositions d’un repentir sincère.

Il reste également à répondre à l'importante interrogation d'un analyste qui considère «l’extrême pauvreté, la misère et l’humiliation sociale, à l’origine du phénomène extrémiste. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il faut tuer le mal à la racine». Ces conditions ont-elles changé?

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 13/05/2020 à 12h36, mis à jour le 13/05/2020 à 12h39